Vous souffrez d’une indisposition quelconque ? Un petit mal de gorge ? Pourquoi aller chez le médecin, alors que le Net propose des dizaines de sites qui peuvent, en un rien de temps, diagnostiquer votre malaise ? Oui mais… tout comme Facebook ou Tweeter, les sites d’automédication – crées avec les meilleures intentions du monde – peuvent se transformer en véritable addiction, voire une source de stress permanent et de dépression. Et c’est ainsi que votre vie sera placée à jamais sous le signe de la cybercondrie.
Un mal éternel
Cousine électronique de l’hypocondrie, la cybercondrie en a la caractéristique principale : vouloir toujours savoir davantage sur les causes possibles d’un symptôme – souvent banal et explicable par l’examen de votre journée ou de votre style de vie – dès sa première apparition et imaginer qu’on souffre de la pire des maladies que ce symptôme laisse supposer.
Mais la tragédie de notre ami hypocondriaque ne s’arrête pas là. Avide de nouvelles médicales, il lui faudra juste entendre que quelqu’un a été diagnostiqué avec une maladie pour qu’il puisse immédiatement en ressentir les symptômes.
Et c’est là que la cybercondrie se révèle bien plus grave que sa cousine éternelle. Car un simple clic de souris suffit pour se procurer tous les détails des maladies les plus affreuses et les plus rares. De là à s’auto diagnostiquer ou, pire, passer à l’auto médication, il n’y a qu’un pas à faire. Un acte d’autant plus grave que le malade atteint de cybercondrie imaginera toujours le pire.
Un handicap social
En effet, selon des chercheurs du groupe Microsoft Research, coordonné par Eric Horvitz, deux pour cent des recherches sur Internet concernent la santé. Le groupe a suivi le comportement de 515 personnes et il a découvert que la vaste majorité des gens ont tendance à mettre en première place de leur «classement» des résultats de recherche qui concernent la maladie la plus grave plutôt que celle qui paraît plus raisonnable, et donc statistiquement plus probable.
Mais, il y a pire… La recherche a démontré que la persistance de symptômes d’anxiété post-recherche sur le Net est très souvent en mesure d’avoir un impact négatif sur le travail et la vie familiale des personnes concernées. Selon les chercheurs le Net doit maintenant évoluer afin de fournir des informations de navigation plus précises et même « adapter » les résultats de la recherche afin de ne pas encourager les tendances hypocondriaques.