Depuis quelques mois, la Cinémathèque tunisienne reste sans direction. C’est la troisième fois en quelques années que cette institution voit démissionner son directeur.
Malgré son dynamisme, la qualité de son travail et son savoir-faire, Leila Ben Achour a démissionné de son poste de direction à la tête de la Cinémathèque tunisienne.
C’est la troisième fois que cette situation se présente puisque les deux directeurs précédents ont également démissionné.
En effet, aussi bien Hichem Ben Ammar que Tarek Ben Chaabane ont jeté l’éponge, le premier après plus de trois ans et le suivant après seulement deux ans.
Pourtant, dans leur cas aussi, ce n’est pas la teneur de leur travail qui était en question. De fait, depuis sa création ,la Cinémathèque tunisienne souffre d’un conflit de compétences qui engage aussi bien le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) que la Direction du cinéma au ministère des Affaires culturelles.
Ces deux instances considèrent avoir un droit de regard voire une tutelle sur la Cinémathèque tunisienne considérée comme leur prolongement. Ce dédoublement fonctionnel a souvent viré à la querelle de clochers laissant la direction de la Cinémathèque tunisienne écartelée et privée de certaines de ses attributions.
Il est fort à craindre que cette instabilité persistera tant que le flou administratif durera. En attendant, la Cinémathèque tunisienne a perdu trois compétences incontestables et se retrouve dans le giron des fonctionnaires du département de la Culture.
Qui remédiera à cette situation pour enfin, donner l’élan qu’elle attend à la Cinémathèque tunisienne ?