• Accueil
  • Contact
webdo
FR AR
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International
No Result
View All Result
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International
No Result
View All Result
FR AR
webdo
No Result
View All Result
Accueil Culture

A Paris, une statue pour Gisèle Halimi, mémoire d’un combat ancré entre deux rives

par Neïla DRISS
mercredi 30 juillet 2025 13:36
dans Culture, Egalité
A Paris, une statue pour Gisèle Halimi, mémoire d’un combat ancré entre deux rives
Partager :
Facebook
fb-share-icon
X (Twitter)
Post on X
LinkedIn
Share
WhatsApp

Lire aussi :

Gisèle Halimi n'est plus


Paris lui rend hommage avec une statue, haute de quatre mètres, érigée en juillet 2025 dans le nord de la capitale, rue de la Chapelle. Cette sculpture dorée de Gisèle Halimi, avocate, militante et femme politique, décédée en juillet 2020, fait désormais partie d’un parcours urbain dédié aux grandes figures féminines honorées lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Elle rejoint neuf autres femmes ayant marqué l’Histoire, dans un quartier en pleine mutation où la ville de Paris entend inscrire les luttes pour l’égalité dans l’espace public.

Gisèle Halimi y a toute sa place. Non seulement pour la portée de ses combats, mais aussi pour la constance avec laquelle elle a défendu, tout au long de sa vie, les principes de justice, de dignité et de liberté.

Statue Gisèle Halimi Paris

Née Zeiza Gisèle Élise Taïeb, le 27 juillet 1927 à La Goulette, près de Tunis, elle grandit dans une famille juive modeste. Enfant, elle prend très tôt conscience de l’inégalité entre les sexes : son père, dit-elle, aurait préféré qu’elle soit un garçon. Elle refuse les rôles qu’on tente de lui imposer, proteste contre les prières obligatoires à l’école, rejette les tâches réservées aux filles. Ce refus de la soumission, dès l’enfance, est le point de départ d’un engagement de toute une vie.

Son attachement à la Tunisie restera profond. Elle ne cessera de revendiquer ses racines tunisiennes, méditerranéennes, juives et laïques, et d’affirmer combien son enfance à La Goulette avait façonné sa manière de penser, de se révolter, d’aimer. Elle consacrera à cette période plusieurs livres, notamment Le Lait de l’oranger, où elle raconte son enfance dans cette banlieue portuaire de Tunis, et Fritna, un récit intime et bouleversant consacré à sa mère, dans lequel elle revient sur l’ambivalence de leur relation et sur l’éducation des filles dans une société patriarcale.

Gisèle Halimi enfant en Tunisie

Dans La Kahena, publié en 2006, elle s’identifie à cette reine berbère qui résista aux envahisseurs arabes au VIIe siècle, et dont l’histoire, longtemps effacée ou mythifiée, résonne chez elle comme un symbole de révolte féminine. À travers cette figure, Halimi puise dans les racines nord-africaines un modèle d’insoumission, et une manière de relier son propre engagement féministe à une mémoire plus vaste, souvent marginalisée. C’est aussi dans ce livre qu’elle interroge plus directement son identité multiple, à la croisée de plusieurs appartenances, dans un monde politique où l’universel est trop souvent pensé au masculin.

Avocate au barreau de Tunis, puis de Paris, elle s’engage dès les années 1950 aux côtés des militants indépendantistes tunisiens, puis dans la défense des militants du FLN algérien. Elle devient célèbre en 1960 pour avoir défendu Djamila Boupacha, une militante torturée et violée par des militaires français. En rendant publique cette affaire, elle met au cœur du débat des réalités que la société française voulait ignorer : la torture, la guerre, le viol comme arme de domination.

Dans les années 1970, elle devient l’une des figures centrales du féminisme français. Elle cofonde avec Simone de Beauvoir le mouvement Choisir la cause des femmes, signe le Manifeste des 343, et mène le procès de Bobigny en 1972, où elle défend une jeune fille poursuivie pour avoir avorté après un viol. Ce procès, très médiatisé, contribuera à ouvrir la voie à la loi Veil de 1975, légalisant l’IVG en France.

Députée, ambassadrice de la France à l’UNESCO, essayiste et militante infatigable, Gisèle Halimi n’a jamais cessé de lutter, refusant les compromis, affirmant sans relâche que l’égalité entre les sexes et la justice pour les peuples ne peuvent être dissociées.

Après la révolution tunisienne de 2011, Gisèle Halimi multiplie les prises de parole pour soutenir la transition démocratique. Elle se rend à plusieurs reprises en Tunisie, rencontre des associations, des responsables politiques, s’adresse aux médias, et affirme, dans une tribune publiée dans Le Monde, que « la Tunisie a montré la voie du courage ». Elle plaide pour un État laïque, et insiste sur l’importance de préserver les acquis des femmes tunisiennes, tout en appelant à inscrire une véritable égalité entre les sexes dans la nouvelle Constitution. À chaque visite, elle renouvelle son attachement au pays, tout en avertissant contre les reculs possibles en matière de droits.

Son engagement auprès des Tunisiennes est sans relâche. Elle participe à des rencontres avec des jeunes militantes, encourage les nouvelles générations à faire entendre leur voix, et met en garde contre les compromis politiques sur le dos des droits des femmes. Pour elle, l’égalité n’est pas négociable. Elle rappelle que l’émancipation passe par l’éducation, l’indépendance économique, et la maîtrise de son propre corps. Sa parole reste lucide, ferme, profondément politique.

Ce n’est pas la première fois que Paris honore sa mémoire. En 2021 déjà, une promenade Gisèle-Halimi avait été inaugurée en bord de Seine, entre le pont de l’Alma et le pont des Invalides, dans le quartier où elle vivait. La statue récemment installée rue de la Chapelle vient inscrire un peu plus durablement son nom dans le paysage de la capitale.

Mais au-delà de Paris, il serait peut-être temps que la Tunisie elle-même rende hommage à cette femme née sur son sol, formée par sa culture, et qui l’a portée si haut. Gisèle Halimi a honoré la Tunisie par ses combats, son intégrité et la clarté de sa parole. Elle a fait entendre, bien au-delà des frontières, une voix libre, ancrée dans son histoire tunisienne, mais tournée vers l’universel.

Neïla Driss

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
  • Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
  • Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) LinkedIn
  • Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre) WhatsApp
Tags: avocateFéministeGisèle HalimiHommageMilitante
Article précédent

Mondiaux de Natation : Ahmed Jaouadi sacré champion du monde du 800 m NL

Article suivant

Flottille pour Gaza : Le Tunisien Hatem Laâouini toujours détenu par Israël

Article suivant
Flottille pour Gaza : Le Tunisien Hatem Laâouini toujours détenu par Israël

Flottille pour Gaza : Le Tunisien Hatem Laâouini toujours détenu par Israël

Laisser un commentaire

Les plus récents

Tunisie : Sfax trop grand ? Un élu propose de le scinder en deux gouvernorats

Tunisie : Sfax trop grand ? Un élu propose de le scinder en deux gouvernorats

par Wided Belhaj
31 juillet 2025

Tunisie : Autoroute de La Marsa, un danger public en pleine capitale !

Tunisie : Autoroute de La Marsa, un danger public en pleine capitale !

par Khalil JELASSI
31 juillet 2025

Kais Saied : « La Tunisie regorge de richesses et de ressources »

Kais Saied : « La Tunisie regorge de richesses et de ressources »

par Wided Belhaj
31 juillet 2025

La Tunisie accélère le projet de la ville intelligente dédiée à l’automobile

La Tunisie accélère le projet de la ville intelligente dédiée à l’automobile

par Wided Belhaj
30 juillet 2025

Les plus consultés ( 72h )

Newsletter

Facebook Twitter Youtube RSS
webdo

Votre journal électronique de Tunis. Suivez toute l’actualité en Tunisie en temps réel : politique, société, culture, économie et plus encore. Webdo, une source fiable et indépendante au cœur de l’info.

Suivez-nous

Plan du site

  • Accueil
  • National
  • Divers
  • Régions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
  • International

Tags

Algérie ARP arrestation BCT Cinéma condamnation corruption Coupe du Monde Décès Etats-Unis Festival Festival de Cannes Film FMI football france Gaza Grève guerre Iran ISIE israël Italie justice Kais Saied Libye Ligue 1 mandat de dépôt migrants Migration météo Ons Jabeur Palestine Pluie Prison présidentielle ramadan Sfax tennis Tourisme Tunis Tunisie Tunisie Telecom UE UGTT

© 2025 Webdo.tn Tous droits réservés. Réalisé par Itrend.

Logo Webdo
No Result
View All Result
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International

© 2025 Webdo.tn Tous droits réservés. Réalisé par Itrend.

Social Share Buttons and Icons powered by Ultimatelysocial