L’ANGAR, ce festival de Hip-Hop du Maghreb et du Machrek se propose de faire découvrir au public tunisien, la scène Hip-Hop arabe et locale. Artistes venus du Maroc, d’Algérie, de la Syrie, de Palestine et du Liban qui devaient se réunir pour partager la scène avec les rappeurs tunisiens, et faire découvrir la scène «underground » les 14 et 15 décembre 2013, à la salle de cinéma «Le Colisée» de Tunis à partir de 17h.
Cet évènement vient dans un cadre de répression de plus en plus prononcée envers les rappeurs et chanteurs Hip-Hop tunisiens dont plusieurs croupissent derrière les barreaux, parmi eux, Weld El 15 qui a écopé d’une peine de 4 mois de prison ferme pour atteinte aux bonnes mœurs et outrage à des fonctionnaires suite à son titre «Les policiers sont des chiens».
D’autres pour consommation de stupéfiants comme c’est le cas de Tiga et Kafon. La scène Hip-Hop locale à l’air de se vider petit à petit. Cet évènement serait en quelque sorte une réponse aux mesures sécuritaires répressives prises par le ministère de l’Intérieur vis-à-vis des rappeurs tunisiens.
Mais la réponse du ministère ne s’est pas faite attendre. Lors d’une conférence tenue hier en faveur de Jabeur Mejri et Weld El 15, Nejib Abidi, organisateur du festival est intervenu pour expliquer, qu’on a encore frappé en interdisant le visa à certains de ses invités. «Au début, on nous a fait comprendre que les visa ont été refusés à des groupes d’origine syrienne, palestinienne et libanaise, pour la raison suivante : ces nationalités sont «terroristes» ! Mais cette explication manque de précision. Mazen Sayyed, le chanteur de «Ras», l’un des groupes interdit de visa, avait tenu un discours anti policier l’été dernier et participé à la campagne #Free15».
Pour finir, il a ajouté «le ministère de l’Intérieur et celui des Affaires religieuses peuvent interdire des concerts, oui, mais ils ne nous interdiront pas d’écouter les musiques qu’on aime, ni d’avoir notre liberté de penser».
Le concert est maintenu pour aujourd’hui et demain, malgré ces imprévus, et l’organisateur promet «de bonnes surprises pour suppléer l’absence de ces artistes» Il ajoute que «venir au festival est une forme de protestation face aux pratiques du système policier». Sans doute, ce serait la meilleure réponse à l’incarcération de Weld el 15, l’emprisonnement de Tiga, Kafon, Dac MC et tant d’autres.