Lors d’un panel vibrant et inspirant, l’actrice Eva Longoria s’est confiée avec simplicité et passion sur sa carrière, son rôle de mère, ses racines mexicaines et son engagement militant. Au-delà de son image iconique de Gabrielle Solis dans Desperate Housewives, Eva s’affirme comme une figure multidimensionnelle, naviguant entre le cinéma, le militantisme et la vie personnelle avec une énergie contagieuse.
Eva Longoria, actrice, réalisatrice et productrice américaine d’origine mexicaine, est mondialement connue pour son rôle iconique de Gabrielle Solis dans la série Desperate Housewives. Mais au-delà de ce succès télévisuel, elle s’impose comme une militante passionnée, engagée en faveur de l’autonomisation des femmes hispaniques et de la diversité dans le cinéma. Invitée au Red Sea International Film Festival 2024, Eva Longoria a marqué les esprits par sa présence rayonnante. Lors de la cérémonie d’ouverture, elle est montée sur scène pour remettre un prix d’honneur à l’acteur, réalisateur et producteur indien Aamir Khan, dont elle a déclaré être une grande admiratrice. Le lendemain, elle a prononcé un discours émouvant lors de la soirée en hommage aux femmes du cinéma, avant de participer à une conversation enrichissante avec ses fans. Énergique et multidimensionnelle, Eva navigue avec aisance entre sa carrière artistique, ses engagements sociaux et son rôle de mère, partageant avec générosité ses réflexions et son parcours inspirant.
Une arrivée inédite en Arabie Saoudite
Pour Eva, cette première visite en Arabie Saoudite a été marquée par la curiosité de son fils de 6 ans. « Comme le festival s’appelle Mer Rouge, il m’a demandé si tout était rouge ici. Quand il a vu que ce n’était pas le cas, il était étonné ! » raconte-t-elle avec amusement. « Il est déjà passionné par le cinéma : il crie ‘action’ et ‘coupez’ comme un vrai réalisateur. » Un clin d’œil attendrissant à son fils, qui était déjà dans son ventre lorsqu’elle réalisait la série Grand Hôtel.
Des histoires qui font réfléchir et agissent
Interrogée sur ses choix artistiques, Eva insiste sur l’importance de raconter des histoires qui ont du sens : « Je veux tourner des projets qui éduquent, qui changent les mentalités. Des histoires multiculturelles, des perspectives nouvelles qui touchent au contexte social et culturel. Si une histoire peut changer le monde, alors elle mérite d’être racontée. »
En tant que réalisatrice, productrice et actrice, elle revendique sa liberté : « Diriger, produire et jouer me permettent de garder le contrôle. C’est ma façon de travailler. Les femmes sont multitâches par nature, alors c’est une seconde nature pour moi ! »
Son parcours unique entre ranch texan et Hollywood
Eva revient sur son enfance dans un ranch au Texas, entourée de vaches et d’animaux. « Mes parents mexicains voulaient que je sois assimilée, donc ils ne m’ont pas appris l’espagnol. À Hollywood, je n’étais ni assez blanche pour les rôles américains, ni suffisamment hispanophone pour les rôles latinos, à la limite, on me prenait pour des rôles d’américaine d’origine italienne, en me faisant prendre l’accent italien. » C’est ainsi qu’elle a décidé d’apprendre l’espagnol : « Aujourd’hui, je le parle couramment. Cela m’a permis de rester connectée à ma culture et à mes racines. »
Son arrivée à Hollywood fut un choc. Dernière d’une fratrie de quatre filles, grandes, claires de peau et de cheveux, elle était surnommée par ses sœurs le vilain petit canard, car elle était la « plus foncée » et la « moins jolie ».
Eva a aussi confié que sa mère est aussi très étonnée de sa réussite : « A ce jour, ma mère ne comprend toujours pas comment j’ai pu être choisie ni ne comprend que je réalise des films. D’ailleurs lorsqu’elle voit mon nom sur l’affiche d’un film que je réalise, elle m’appelle et me dit : ‘tu n’étais pas dans ce film, pourquoi il y a ton nom ?’ Elle n’arrive toujours pas à comprendre que je peux être derrière la caméra ni ce que je fais ! ».
Malgré ces remarques, Eva a persévéré. « Je crois qu’il faut gravir les échelons un à un. J’ai commencé comme figurante, posant des questions à tout le monde sur un plateau de tournage pour apprendre. Je voulais tout comprendre. »
Elle se remémore ses débuts modestes : « Je faisais des apparitions pour des salaires de misère tout en cumulant d’autres petits boulots. Au début j’ai commencé avec une réplique, deux répliques et ainsi de suite… Puis, un rôle dans une série policière Dragnet (2023) m’a mise sur la carte, et c’est là qu’on m’a envoyé le scénario de Desperate Housewives. À l’époque, personne ne croyait au projet, mais ABC a tenté sa chance. » La série a été un énorme succès et a duré de 2004 à 2012.
Un engagement militant puissant
En tant que militante, Eva a choisi de se concentrer sur une cause qui lui tient à cœur : aider les femmes hispaniques. « Je recevais beaucoup de sollicitations pour des causes très diverses. Comme je ne voulais pas me disperser, j’ai décidé de n’en choisir qu’une et me concentrer sur l’autonomisation des femmes hispaniques. Quand on change la vie d’une femme, on change celle de sa famille, et donc le monde. Avec ma fondation, nous donnons des ressources, des conseils, des formations… Nous permettons à des femmes hispaniques de se prendre en main, de créer des entreprises… ».
Elle partage une anecdote poignante : « Une avocate hispanique m’a dit qu’elle avait pu faire ses études grâce à une bourse que je lui avais donnée huit ans plus tôt. Aujourd’hui, elle défend les Droits de l’Homme et change, à son tour, la vie d’autres personnes. »
Son engagement ne se limite pas au social : Eva milite également pour une plus grande inclusion des latinos dans le cinéma. « À Hollywood, Bob, Paul et David engagent… Bob, Paul et David. Je m’efforce de donner des opportunités aux hispaniques pour qu’ils puissent enrichir leurs CV et se faire une place dans cette industrie, soit en les faisant travailler avec moi, soit en les aidant à se faire de plus en plus engager, pour qu’on les voit de plus en plus à l’écran.«
Eva a également une approche moderne de la communication avec ses fans, aussi bien pour son activité cinématographique que pour son activité militante : « J’aime ces panels et conversations comme celle-ci et j’en fais beaucoup. J’aime ces contacts avec les gens. Je suis très active sur les réseaux sociaux, y compris TikTok. Mais comme cela prend du temps, j’ai engagé quelqu’un pour m’aider. »
Une étoile sur le Walk of Fame et bien plus encore
L’actrice évoque avec émotion le jour où son étoile a été apposée sur le Walk of Fame. « Vingt ans plus tôt, j’étais à Hollywood, j’avais regardé un emplacement vide et dit : ‘Un jour, ce sera mon nom ici.’ Ce rêve est devenu réalité, presque jour pour jour. »
Sa mère, qui avait du mal à comprendre son métier derrière la caméra, l’a aussi poussée à obtenir un diplôme supérieur, surtout que ses sœurs avaient obtenu leurs diplômes d’études supérieures. « J’avais alors repris les cours, je travaillais de 19h à 23h deux fois par semaine pour suivre des cours. C’était difficile, mais cela m’a beaucoup aidée dans ma vie d’activiste. »
La maternité : un cadeau tardif mais précieux
Mère d’un petit garçon, Eva confie que la maternité est le plus grand cadeau de sa vie. « J’ai commencé à travailler jeune, j’ai eu mon fils sur le tard et c’est vraiment un miracle. Je suis trop vieille pour envisager d’autres enfants, mais mon fils est tout pour moi, il est ma vie. Nous passons beaucoup de temps ensemble et nous amusons énormément. «
Des projets culturels et une vision pour l’avenir
Enfin, Eva révèle un projet en Égypte, pour lequel elle a discuté avec l’actrice Mona Zaki. « Elle l’a aimé et m’a proposé de le faire ensemble. J’adore cette diversité culturelle et ces collaborations internationales. Travailler avec des gens de différentes régions est incroyablement enrichissant.«
Neïla Driss
