«Tsunami», le nouveau spectacle de Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi, sera présenté à partir de vendredi 17 janvier 2014 au «4ème Art» à Tunis. Cette pièce présentée pour la première fois le 23 mai 2013 au Théâtre National de Chaillot à Paris (coproducteur) puis à Helsinki au Korjjamo Stage Festival, au Festival International de Carthage avant d’ouvrir les Journées Théâtrales de Carthage puis d’aller en tournée à Dougga, Médenine et Sfax, va élire domicile à Tunis où six représentations seront jouées les 17, 18 et 31 janvier à 19H30, le 1er février à 19H30, le 19 janvier et le 2 février à 17H00.
«Tsunami» est l’histoire de Dorra, une jeune de 25 ans, fille d’un ancien prisonnier politique islamiste qui s’enfuit de chez elle et ôte le voile qu’elle portait depuis l’âge de 9 ans. Comme Antigone, elle ne peut se remettre de la disparition de son frère, mort en Syrie et se révolte contre son oncle devenu grand responsable politique islamiste après la révolution.
Durant sa cavale, accompagnée d’Amine, jeune militant démocrate, elle rencontre Hayet, une femme d’une soixantaine d’années, ancienne militante des droits de l’homme, qui a vu tous ses rêves s’effondrer. Un rapport dialectique s’établit entre Hayet et Amine (l’amant de Dorra, libérée de ses chaines et pourchassée par sa famille) entre une ancienne génération de militants et une nouvelle, qui prône la résistance armée face à la marée islamiste qui menace de tout emporter.
«Tsunami», troisième volet de la trilogie entamée par Khamsoun (Corps Otages) en 2006 et Yahia Yaïch (Amnesia) en 2010, est présenté comme le lieu de la réflexion sur l’œil du cyclone, la chronique d’un chambardement de la nature, des biens et des hommes par l’avènement d’un désordre sans précédent qui emporte, submerge et anéantit tous les repères acquis et l’ordre longtemps admis, subi… Il met surtout en scène le Tunisien, subitement mis à nu, face à lui-même, à ses illusions, ses mensonges, ses fantasmes, ses rêves assassinés, confronté comme jamais à ses cauchemars enfouis.
La pièce met en scène l’opposition de deux rêves, deux modèles de société : l’un obscurantiste quoique sous visage modéré et l’autre moderniste et plus ouvert sur les évolutions du monde, souligne le producteur Familia Productions.