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Le drame des veuves égyptiennes : Tutelle légale et injustice patriarcale dans le feuilleton « Taht El Wissaya »

par Neïla DRISS
lundi 24 avril 2023 11:44
dans Culture
Le drame des veuves égyptiennes : Tutelle légale et injustice patriarcale dans le feuilleton "Taht El Wissaya"
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Hanen a été condamnée à un an de prison. De quoi était-elle accusée ?
D’avoir voulu préserver l’héritage de ses enfants mineurs, que leur cupide oncle paternel voulait s’approprier, et de vouloir que ses enfants aient un bel avenir, alors que le grand-père paternel, leur tuteur, voulait qu’ils apprennent un métier au lieu d’aller à l’école. Elle avait ainsi contrevenu à la loi égyptienne qui veut qu’au décès du papa, c’est aux HOMMES de la famille paternelle de prendre les décisions qui concernent les enfants mineurs.

Hanen, interprétée par Mona Zaki, est le personnage principal du feuilleton égyptien Taht El Wissaya (Sous la tutelle), écrit par Khaled et Shyrine Diab, réalisé par Mohamed Shaker Khodair et diffusé pendant la deuxième quinzaine du mois de ramadan.

Hanen est une jeune veuve qui doit faire face à la tutelle légale du grand-père paternel de ses deux enfants mineurs, qui ont hérité d’un bateau de pêche de leur père décédé. Selon la loi égyptienne inspirée de la chariaa, la tutelle des enfants mineurs revient au grand-père paternel en cas de décès du père, ce qui lui donne le droit de prendre toutes les décisions concernant les enfants, même si la mère n’est pas d’accord. Le feuilleton traite de ce sujet sensible et dénonce l’injustice de ce système à travers l’histoire de Hanen, qui doit non seulement subir la tutelle légale du grand-père paternel, mais également la tutelle morale d’une société patriarcale et machiste. Le feuilleton montre comment un tel système peut non seulement briser des familles, mais également mettre en danger l’avenir des enfants.

 

En Tunisie, certaines personnes sont choquées par Taht el wissaya, qui met en scène les souffrances et les luttes des veuves égyptiennes ayant des enfants mineurs. La loi, inspirée de la chariaa, confère la tutelle aux grands-pères paternels et même aux oncles paternels pour gérer l’héritage de ces enfants mineurs et prendre des décisions importantes pour eux, comme les inscrire ou non à l’école, leur permettre ou non de travailler ou de rejoindre un club de sport. Le grand-père décide. Parfois, en plus de l’accord du grand-père, il faut également l’accord de l’État, par exemple pour vendre un bien appartenant à ces enfants mineurs. Quant à la mère, elle est complètement inexistante aux yeux de la loi. Elle n’a servi qu’à porter ces enfants et doit maintenant se contenter de les « servir », c’est-à-dire de leur préparer à manger, de les soigner lorsqu’ils sont malades, de les aider à prendre un bain, comme une simple nourrice ou gouvernante. Elle n’a même pas le droit de décider si elle doit ou non couper les cheveux de ses propres enfants.

Il convient de souligner que ce que montre ce feuilleton n’est pas spécifique à l’Égypte. C’est ainsi dans tous les pays qui appliquent la chariaa, et qui sait, peut-être un jour chez nous ?

Imaginez ce que ressentent ces femmes, ces mères, à qui l’on arrache tous les droits sur leurs enfants et qui sont à la merci d’un grand-père ou d’un oncle qui, bien sûr, peuvent être bienveillants, mais qui peuvent aussi être ignorants, cupides ou autres.

 

 

Il n’y a pas si longtemps, les mères tunisiennes étaient aussi confrontées à une situation humiliante et dégradante : obtenir l’autorisation du père pour emmener leurs enfants mineurs à l’étranger. J’ai moi-même vécu cette situation et je peux comprendre ce que ressentent toutes ces femmes dans le monde arabo-musulman.

A l’époque mon mari était parti en France pour son travail et m’avait proposé de le rejoindre avec notre fille mineure pendant les vacances.

J’avais tout préparé pour le voyage, mais j’avais complètement oublié cette exigence d’autorisation paternelle pour quitter le territoire. Ma fille et moi étions donc arrivées à l’aéroport et lors du contrôle à la police des frontières, on m’avait demandé cette autorisation. J’avais expliqué que le papa était déjà en France et que nous allions le rejoindre, mais cela avait été refusé de manière catégorique. En tant que mère, je n’avais pas le droit d’emmener ma fille hors des frontières tunisiennes.

On m’avait refusé d’appeler mon mari pour obtenir son autorisation par téléphone, puisque rien ne prouvait que ce fût bien lui au bout du fil. La seule et unique option était de faire appel au grand-père ou un oncle paternel pour obtenir cette autorisation. Ma fille et moi avons donc été emmenées dans un bureau pour attendre l’arrivée de l’oncle paternel que j’avais contacté. Une fois sur place, il a dû répondre à de nombreuses questions pour prouver son identité et garantir que ma fille ne risquait pas d’être en danger avec moi. Je me suis retrouvée impuissante, sans pouvoir ouvrir la bouche pour m’exprimer, car un agent me faisait taire à chaque tentative.

La police des frontières a fait confiance à l’oncle parce qu’il est un homme et m’a permis de voyager avec ma fille, mais cette même police des frontières ne m’a pas fait confiance à moi, la mère, parce que femme. Moi la mère qui l’avait portée en moi, moi la mère qui l’avait allaitée, moi la mère qui l’avait veillée, moi la mère qui l’emmenait chez le pédiatre, moi la mère qui veillait à ce qu’elle ait tous ses vaccins, moi la mère qui l’avait soignée, moi la mère qui l’emmenait à l’école, qui lui faisait faire faire ses devoirs, qui la faisait manger, qui l’emmenait acheter des vêtements, qui dormait avec elle lorsqu’elle était malade…. Mais je n’étais que la mère et pour la police des frontières, j’étais cette femme qui aurait pu s’enfuir avec cette petite fille mineure. Sachant que dans la situation inverse, son père aurait pu l’emmener à tout moment, y compris pour s’enfuir avec elle sans que personne ne lui demande des comptes. Il était le père, l’HOMME!!!

Mais tout cela n’avait aucune valeur aux yeux de ces agents, ni de celui qui avait « pondu » cette règle injuste et discriminatoire. En tant que mère, j’étais impuissante face à une autorité qui accordait plus de pouvoir à un homme qu’à une femme, simplement en raison de son genre. C’était humiliant, dégradant et injuste.

Cette injustice est une réalité que de nombreuses femmes dans le monde arabo-musulman vivent au quotidien. La loi, inspirée de la chariaa, continue de donner le pouvoir aux hommes sur la vie de leurs enfants mineurs, reléguant les mères au second plan, sans voix ni choix.

Imaginez la douleur de ces femmes, ces mères, qui voient leurs droits maternels bafoués, qui sont écartées de la prise de décision concernant leurs propres enfants. Imaginez la frustration de voir des hommes décider du sort de leurs enfants, sans même prendre en compte les besoins et les souhaits des mères. Imaginez à quel point c’est horrible, surtout lorsque cet homme n’est même pas le père de ces enfants !!!

Et cela ne se limite pas à la tutelle légale. Les femmes sont souvent confrontées à des discriminations et des inégalités dans d’autres aspects de leur vie, comme le travail, l’éducation et la liberté de mouvement. Elles sont souvent limitées dans leurs choix et leurs opportunités en raison de normes sociales et de lois discriminatoires basées sur le genre.

Mais malgré tout cela, les femmes continuent de se battre, de lutter pour leurs droits et pour l’égalité. Elles se relèvent après chaque obstacle, défiant les normes et les attentes de la société, et montrant leur détermination à être traitées comme des êtres humains égaux en droits et en dignité.

Je me souviens de la joie et du soulagement que j’ai ressenti lorsqu’en Tunisie cette règle injuste avait été abrogée et que j’ai enfin pu voyager avec ma fille sans autorisation aucune, lorsque j’ai pu exercer mes droits maternels sans être entravée par des lois discriminatoires. C’était une petite victoire, mais cela a renforcé ma détermination à continuer de me battre pour les droits des femmes, pour un avenir où les femmes seront respectées, valorisées et égales aux hommes dans tous les aspects de la vie.

Je suis reconnaissante envers ceux qui ont contribué et continuent de contribuer à la lutte pour l’émancipation des femmes en Tunisie. Leurs efforts ont ouvert la voie à un changement positif, mais il reste encore beaucoup à faire. Nous devons continuer à nous battre pour un monde où les femmes auront les mêmes droits que les hommes, où les mères auront une voix forte dans la vie de leurs enfants, et où les femmes seront respectées et valorisées pour leur rôle essentiel dans la société.

En Tunisie, en Égypte et partout dans le monde, il est temps de mettre fin à ces lois discriminatoires basées sur le genre, inspirées de la chariaa ou d’autres normes sociales oppressives, qui privent les femmes de leurs droits maternels et les relèguent à un statut inférieur. Il est temps de reconnaître la valeur et l’importance des femmes en tant que mères et en tant qu’êtres humains égaux en droits. Il est temps de créer un avenir où les femmes auront la liberté de prendre des décisions pour leurs enfants et pour elles-mêmes, sans être entravées par des lois absurdes, injustes et discriminatoires.

 

 

Félicitations aux scénaristes Khaled et Shyrine Diab pour leur rôle de sensibilisation à cette question à travers leur feuilleton, qui pourrait contribuer à faire changer les lois en Égypte. Il est encourageant de constater qu’une députée a déjà demandé à saisir le parlement à ce sujet, témoignant ainsi de l’évolution positive de la société égyptienne. Il est primordial que de telles lois archaïques soient modifiées, permettant ainsi aux mères d’obtenir la tutelle de leurs enfants mineurs, car ce sont elles qui les connaissent le mieux et savent ce qui est le mieux pour eux. Notamment, à une époque où les femmes, de plus en plus éduquées, quittent les cuisines où elles étaient reléguées pour prendre part à la vie active.

Il convient de rappeler qu’en Égypte, des films ont déjà eu un impact sur le changement des lois. Le cas le plus connu est celui du film Ouridou Hallan (Je veux une solution) (1975), avec Faten Hamama dans le rôle principal. Ce film raconte les difficultés que rencontraient les égyptiennes qui souhaitent divorcer malgré l’opposition de leur conjoint et qui pouvaient passer de très longues années devant les tribunaux sans parvenir à obtenir satisfaction. Grâce à ce film, la loi sur le « khol3 » qui permet aux femmes d’obtenir le divorce, a été votée.

Neïla Driss

 

 

Tags: Droits des femmesfeuilletonFeuilleton égyptienTaht El wissayaTélévision
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