La 6ème édition du Festival d’El Gouna, qui s’est exceptionnellement déroulée du 14 au 21 décembre 2023, a été marquée par la présence de l’acteur international Christophe Lambert.
Le parcours de Christophe Lambert a été retracé par l’acteur lui-même, soulignant son étonnement d’enfant face à l’idée que la caméra puisse capturer les émotions d’un acteur à l’écran. Il a également salué l’organisation du Festival d’El Gouna, mettant en avant l’importance d’un festival centré sur l’humanité, un thème qui a profondément motivé sa carrière cinématographique.
La veille de la clôture, une conversation avec Christophe Lambert, a eu à l’amphithéâtre Plaza, et a captivé l’attention des cinéphiles et des passionnés du septième art. Cet échange a offert un moment privilégié pour plonger dans l’univers fascinant de cet acteur international aux multiples facettes.
Reconnu pour ses rôles emblématiques dans des films tels que Greystoke : La Légende de Tarzan, seigneur des singes (1984), Highlander (1986) et Subway (1985), Christophe Lambert a charmé l’audience en partageant les détails de son parcours atypique. « Je ne peux pas tout vous raconter, je suis né à New York, élevé en Écosse, ensuite en Suisse… en fait, j’ai vécu dans un avion, et j’aime cela. J’ai été d’un pays à un autre, j’ai rencontré tellement de gens différents. Et je pense que cela m’a enrichi et m’a aidé dans ma carrière, » a-t-il déclaré avec son charme caractéristique.
L’acteur a partagé sa vision singulière du « chez soi », affirmant avec humour que son chez lui était « dans un avion », tout en ajoutant une touche personnelle en mentionnant que sa véritable demeure était là où se trouvait sa fille, actuellement à New York, qu’il visitait fréquemment.
La conversation a ensuite plongé dans les débuts de Christophe Lambert dans le monde du cinéma. « J’ai voulu être acteur à l’âge de 12 ans, et j’ai décidé que je serais un acteur de cinéma. J’ai d’abord été à l’école, et vers 19 ans, j’ai été à Paris et j’ai intégré une bonne école d’interprétation : le conservatoire. Je voulais faire du cinéma, cela me faisait rêver. J’aimais rencontrer des acteurs, des producteurs… « . Ces anecdotes ont transporté le public dans le passé de l’acteur, offrant un aperçu de ses rêves de jeunesse.
Un moment particulièrement fascinant de la conversation a été la discussion sur la préparation de Christophe Lambert pour son rôle dans Greystoke, la légende de Tarzan. « En réalité, la meilleure école de cinéma est le ‘chimpanzé’, » a-t-il raconté avec enthousiasme. Il a déclaré : « Les leçons d’acteur les plus profondes que j’ai reçues étaient pendant mon temps passé avec les chimpanzés parce que les animaux ne trichent pas et ne mentent pas. La clé n’est pas d’essayer d’être quelqu’un d’autre, mais d’être vous-même et d’ajouter des parties de vous-même dans le personnage. Préparer ce rôle a été très important, parce qu’être un singe est vivre sincèrement. J’ai passé deux mois avec un très célèbre vétérinaire au Texas, et tous les jours, entraînement intensif pour réagir comme un singe. Un des singes était devenu mon ami. Le film a été tourné en Écosse et en Angleterre, et nous avons fait un tv show pour promouvoir le film, et lorsque ce singe qui était devenu mon ami m’a vu, il m’a reconnu, il est venu dans mes bras pendant toute l’émission ».
Il a également détaillé son entraînement intensif avec un vétérinaire au Texas pour apprendre à réagir et se comporter comme un singe. Les séances d’entraînement quotidiennes, les mois de préparation, et même l’anecdote touchante d’un singe devenant son ami ont ajouté une dimension unique à l’expérience de l’acteur.
Le modérateur a abordé le défi de la myopie de Lambert, et paradoxalement, il a entendu dire que Christophe Lambert a été choisi pour le rôle de Tarzan pour sa myopie. Christophe a raconté qu’il a été confronté à des commentaires sur sa myopie depuis sa première jeunesse, qu’il en avait gardé un petit complexe, et qu’il refusait d’enlever ses lunettes, y compris lors de castings. « J’ai toujours eu un problème avec mes yeux, depuis que j’étais gosse, » a-t-il révélé, « À l’école, une fille s’est moquée de moi, et m’a demandé pourquoi je croisais mes yeux. Je ne voulais jamais enlever mes lunettes, et aux castings, je ne voulais pas non plus enlever mes lunettes lorsque on me le demandait » a-t-il ajouté. Le modérateur: Comment faites-vous toutes ces scènes d’action avec votre problème de vue? Christophe: « Je suis chanceux! Et je suis tellement bien entraîné que je n’ai pas besoin de voir, mais de sentir ».
L’échange a ensuite exploré la carrière internationale de Christophe Lambert, depuis ses rôles à Hollywood jusqu’à son retour en France. Des films emblématiques comme Subway et Highlander ont été évoqués, mettant en lumière la polyvalence de l’acteur. « Les films que j’ai faits sont les films que je voulais faire. Jouer, c’est devenir une autre personne, » a déclaré Lambert, soulignant l’essence même de son métier.
La discussion s’est penchée sur les choix de films de Lambert, révélant une approche consciente et délibérée. « Toutes mes décisions étaient complètement consciencieuses. Je choisissais en fonction du fun. Lorsque je sentais que je m’amusais, je le faisais. Toute ma vie a été basée sur ce principe de l’amusement. Lorsque j’étais enfant, mon père me le reprochait, il me disait que je ne réussirais pas en m’amusant. Mais pourtant c’est ce que j’ai fait. Je me suis toujours amusé. J’ai aussi toujours été ce que j’étais, c’est-à-dire moi-même. J’étais le seul dans la famille qui était sûr de ce qu’il voulait faire ». Ces réflexions ont apporté un éclairage intéressant sur la philosophie de l’acteur et sa recherche constante du plaisir dans son travail et dans sa vie.
La discussion s’est clôturée par des réflexions profondes sur la carrière de Christophe Lambert, abordant ses doutes au fil des années et ses projets les plus récents. Le modérateur a posé une question clé : « Avez-vous déjà eu des doutes quant à votre carrière? Pensez-vous que vous auriez pu faire différemment ou mieux? ». Lambert a répondu avec une sincérité touchante, affirmant : « Les doutes sont inévitables. Ils ont fait partie de mon parcours. Aujourd’hui, ils sont moins présents dans mes pensées ».
Concernant la possibilité de refaire ses choix si sa carrière débutait aujourd’hui, Lambert a partagé, « En France, peut-être que j’aurais tenté la comédie. Cependant, je crois que, fondamentalement, mes choix auraient été similaires. J’ai une inclination pour l’action. Peut-être que j’aurais exploré un peu plus la comédie. Mais au fond, je n’ai pas changé. Je recherche toujours le plaisir et, si je pense que je ne m’amuserais pas en faisant un film, je déclinerai l’opportunité. »
Interrogé sur la perspective d’accepter des rôles de moindre envergure après 44 ans de carrière, Lambert a répondu de manière positive, déclarant, « Oui, bien sûr, d’autant plus que je ne suis pas certain d’avoir le temps et la patience pour des semaines de tournage très étendues. L’essentiel pour moi est d’agir avec passion, si quelque chose me plaît, je le ferais, quelle que soit l’importance du rôle. »
Le modérateur a également abordé une question d’actualité en demandant à Lambert son point de vue sur la situation à Gaza. Celui-ci a exprimé la conviction que les acteurs peuvent jouer un rôle dans la défense d’une cause, mais il a souligné, « Je ne pense pas avoir à m’immiscer si je ne peux pas changer les choses. C’est une situation horrible, mais que puis-je faire?«
La conversation avec Christophe Lambert à El Gouna a offert une plongée profonde dans la vie et la carrière de l’acteur, mêlant des anecdotes mémorables à des réflexions sincères. Cet échange authentique a enrichi l’expérience des festivaliers, contribuant à faire de la 6ème édition du Festival d’El Gouna un moment inoubliable pour les cinéphiles du monde entier.
Neïla Driss
La 6ème édition du Festival d’El Gouna, qui s’est exceptionnellement déroulée du 14 au 21 décembre 2023, a été marquée par la présence de l’acteur international Christophe Lambert.
Le parcours de Christophe Lambert a été retracé par l’acteur lui-même, soulignant son étonnement d’enfant face à l’idée que la caméra puisse capturer les émotions d’un acteur à l’écran. Il a également salué l’organisation du Festival d’El Gouna, mettant en avant l’importance d’un festival centré sur l’humanité, un thème qui a profondément motivé sa carrière cinématographique.
La veille de la clôture, une conversation avec Christophe Lambert, a eu à l’amphithéâtre Plaza, et a captivé l’attention des cinéphiles et des passionnés du septième art. Cet échange a offert un moment privilégié pour plonger dans l’univers fascinant de cet acteur international aux multiples facettes.
Reconnu pour ses rôles emblématiques dans des films tels que Greystoke : La Légende de Tarzan, seigneur des singes (1984), Highlander (1986) et Subway (1985), Christophe Lambert a charmé l’audience en partageant les détails de son parcours atypique. « Je ne peux pas tout vous raconter, je suis né à New York, élevé en Écosse, ensuite en Suisse… en fait, j’ai vécu dans un avion, et j’aime cela. J’ai été d’un pays à un autre, j’ai rencontré tellement de gens différents. Et je pense que cela m’a enrichi et m’a aidé dans ma carrière, » a-t-il déclaré avec son charme caractéristique.
L’acteur a partagé sa vision singulière du « chez soi », affirmant avec humour que son chez lui était « dans un avion », tout en ajoutant une touche personnelle en mentionnant que sa véritable demeure était là où se trouvait sa fille, actuellement à New York, qu’il visitait fréquemment.
La conversation a ensuite plongé dans les débuts de Christophe Lambert dans le monde du cinéma. « J’ai voulu être acteur à l’âge de 12 ans, et j’ai décidé que je serais un acteur de cinéma. J’ai d’abord été à l’école, et vers 19 ans, j’ai été à Paris et j’ai intégré une bonne école d’interprétation : le conservatoire. Je voulais faire du cinéma, cela me faisait rêver. J’aimais rencontrer des acteurs, des producteurs… « . Ces anecdotes ont transporté le public dans le passé de l’acteur, offrant un aperçu de ses rêves de jeunesse.
Un moment particulièrement fascinant de la conversation a été la discussion sur la préparation de Christophe Lambert pour son rôle dans Greystoke, la légende de Tarzan. « En réalité, la meilleure école de cinéma est le ‘chimpanzé’, » a-t-il raconté avec enthousiasme. Il a déclaré : « Les leçons d’acteur les plus profondes que j’ai reçues étaient pendant mon temps passé avec les chimpanzés parce que les animaux ne trichent pas et ne mentent pas. La clé n’est pas d’essayer d’être quelqu’un d’autre, mais d’être vous-même et d’ajouter des parties de vous-même dans le personnage. Préparer ce rôle a été très important, parce qu’être un singe est vivre sincèrement. J’ai passé deux mois avec un très célèbre vétérinaire au Texas, et tous les jours, entraînement intensif pour réagir comme un singe. Un des singes était devenu mon ami. Le film a été tourné en Écosse et en Angleterre, et nous avons fait un tv show pour promouvoir le film, et lorsque ce singe qui était devenu mon ami m’a vu, il m’a reconnu, il est venu dans mes bras pendant toute l’émission ».
Il a également détaillé son entraînement intensif avec un vétérinaire au Texas pour apprendre à réagir et se comporter comme un singe. Les séances d’entraînement quotidiennes, les mois de préparation, et même l’anecdote touchante d’un singe devenant son ami ont ajouté une dimension unique à l’expérience de l’acteur.
Le modérateur a abordé le défi de la myopie de Lambert, et paradoxalement, il a entendu dire que Christophe Lambert a été choisi pour le rôle de Tarzan pour sa myopie. Christophe a raconté qu’il a été confronté à des commentaires sur sa myopie depuis sa première jeunesse, qu’il en avait gardé un petit complexe, et qu’il refusait d’enlever ses lunettes, y compris lors de castings. « J’ai toujours eu un problème avec mes yeux, depuis que j’étais gosse, » a-t-il révélé, « À l’école, une fille s’est moquée de moi, et m’a demandé pourquoi je croisais mes yeux. Je ne voulais jamais enlever mes lunettes, et aux castings, je ne voulais pas non plus enlever mes lunettes lorsque on me le demandait » a-t-il ajouté. Le modérateur: Comment faites-vous toutes ces scènes d’action avec votre problème de vue? Christophe: « Je suis chanceux! Et je suis tellement bien entraîné que je n’ai pas besoin de voir, mais de sentir ».
L’échange a ensuite exploré la carrière internationale de Christophe Lambert, depuis ses rôles à Hollywood jusqu’à son retour en France. Des films emblématiques comme Subway et Highlander ont été évoqués, mettant en lumière la polyvalence de l’acteur. « Les films que j’ai faits sont les films que je voulais faire. Jouer, c’est devenir une autre personne, » a déclaré Lambert, soulignant l’essence même de son métier.
La discussion s’est penchée sur les choix de films de Lambert, révélant une approche consciente et délibérée. « Toutes mes décisions étaient complètement consciencieuses. Je choisissais en fonction du fun. Lorsque je sentais que je m’amusais, je le faisais. Toute ma vie a été basée sur ce principe de l’amusement. Lorsque j’étais enfant, mon père me le reprochait, il me disait que je ne réussirais pas en m’amusant. Mais pourtant c’est ce que j’ai fait. Je me suis toujours amusé. J’ai aussi toujours été ce que j’étais, c’est-à-dire moi-même. J’étais le seul dans la famille qui était sûr de ce qu’il voulait faire ». Ces réflexions ont apporté un éclairage intéressant sur la philosophie de l’acteur et sa recherche constante du plaisir dans son travail et dans sa vie.
La discussion s’est clôturée par des réflexions profondes sur la carrière de Christophe Lambert, abordant ses doutes au fil des années et ses projets les plus récents. Le modérateur a posé une question clé : « Avez-vous déjà eu des doutes quant à votre carrière? Pensez-vous que vous auriez pu faire différemment ou mieux? ». Lambert a répondu avec une sincérité touchante, affirmant : « Les doutes sont inévitables. Ils ont fait partie de mon parcours. Aujourd’hui, ils sont moins présents dans mes pensées ».
Concernant la possibilité de refaire ses choix si sa carrière débutait aujourd’hui, Lambert a partagé, « En France, peut-être que j’aurais tenté la comédie. Cependant, je crois que, fondamentalement, mes choix auraient été similaires. J’ai une inclination pour l’action. Peut-être que j’aurais exploré un peu plus la comédie. Mais au fond, je n’ai pas changé. Je recherche toujours le plaisir et, si je pense que je ne m’amuserais pas en faisant un film, je déclinerai l’opportunité. »
Interrogé sur la perspective d’accepter des rôles de moindre envergure après 44 ans de carrière, Lambert a répondu de manière positive, déclarant, « Oui, bien sûr, d’autant plus que je ne suis pas certain d’avoir le temps et la patience pour des semaines de tournage très étendues. L’essentiel pour moi est d’agir avec passion, si quelque chose me plaît, je le ferais, quelle que soit l’importance du rôle. »
Le modérateur a également abordé une question d’actualité en demandant à Lambert son point de vue sur la situation à Gaza. Celui-ci a exprimé la conviction que les acteurs peuvent jouer un rôle dans la défense d’une cause, mais il a souligné, « Je ne pense pas avoir à m’immiscer si je ne peux pas changer les choses. C’est une situation horrible, mais que puis-je faire?«
La conversation avec Christophe Lambert à El Gouna a offert une plongée profonde dans la vie et la carrière de l’acteur, mêlant des anecdotes mémorables à des réflexions sincères. Cet échange authentique a enrichi l’expérience des festivaliers, contribuant à faire de la 6ème édition du Festival d’El Gouna un moment inoubliable pour les cinéphiles du monde entier.
Neïla Driss
