Le vendredi 19 mai à 22h, l’équipe du film tunisien Les Filles d’Olfa, réalisé par Kaouther Ben Hania, a gravi les marches du prestigieux Festival de Cannes.
La programmation de ce film un vendredi, en soirée gala et à une heure de grande visibilité, témoigne de sa mise en valeur exceptionnelle.
À l’issue de la projection, la réalisatrice a révélé que Thierry Frémaux, délégué général du festival, lui avait confié une information marquante : Les Filles d’Olfa est le tout premier film à être sélectionné en compétition officielle pour cette 76ème édition du festival de Cannes. Cela prouve à quel point il a plu à la direction artistique du festival. D’ailleurs, Thierry Frémaux avait élogieusement parlé du film lors de la conférence de presse qu’il avait donnée le 15 mai, un jour avant l’ouverture du festival.
La montée des marches a été marquée par la présence de nombreux invités, tunisiens et étrangers. Parmi les personnalités tunisiennes figuraient la Ministre des Affaires Culturelles Hayet Guettat, le Consul de Tunisie à Nice Kamel Ben Hassine, le directeur du CNCI Noomen Hamrouni, ainsi que la directrice exécutive des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) Lamia Belkaid et son mari, le producteur Taoufik Guiga. Étaient également présents le réalisateur Brahim Letaief, le président du Master Festival international du film (MIFF) à Hammamet, Moktar Ladjimi, les productrices Dorra Bouchoucha et Lina Chaabane, ainsi que Habib Attia, Lassaad et Rafik Kilani qui ont coproduit le film.
Parmi les invités étrangers se trouvaient le scénariste et producteur Mohamed Hefzy, le cofondateur du festival d’El Gouna Samih Sawiris, le directeur général du festival d’El Gouna Amr Mansy, le réalisateur et directeur général du Festival International du Film du Caire Amir Ramses, Alaa Karkouti et Maher Diab de Mad Solution, les critiques Ahmed Shawky et Andrew Mohsen, et le producteur Daniel Ziskind.
L’équipe du film, comprenant la réalisatrice Kaouther Ben Hania, les protagonistes du film Olfa Hamrouni et ses deux filles Eya et Tayssir Chikhaoui, les actrices Hend Sabry, Nour Karoui et Ichraq Matar, l’acteur Majd Mastoura et le producteur Nadim Cheikhrouha, a fait une montée des marches émouvante. Après la projection du film, le public a réservé une ovation debout d’environ dix minutes, témoignant ainsi de l’impact profond qu’a eu Les Filles d’Olfa sur les spectateurs.
Profondément émue et en larmes, la réalisatrice a prononcé quelques mots pour exprimer sa gratitude envers tous ceux qui l’ont soutenue et a crié avec fierté : « On est à Canneeeeeeees ! ».
Cette sélection en compétition officielle marque un tournant pour le cinéma tunisien, qui n’avait plus été représenté à ce niveau depuis 1970.
En seulement deux ans, Kaouther Ben Hania a offert à la Tunisie sa première nomination à l’Oscar du meilleur film international et une sélection en compétition officielle à Cannes depuis 53 ans. Hasard de calendrier, cela coïncide avec le centenaire du cinéma tunisien. Et autre clin d’œil à l’histoire, c’est une femme qui a réalisé ces deux exploits, une femme tunisienne !
Cette soirée a également été marquée par une ambiance tunisienne à Cannes, mettant en valeur la richesse culturelle du pays. L’événement a souligné l’importance de la culture en tant qu’ambassadrice d’une nation, permettant de promouvoir un pays et de créer des connexions avec le reste du monde. La présence des Filles d’Olfa à Cannes suscite un bonheur et une fierté indescriptibles en voyant leur pays à l’honneur de cette manière.
Il serait temps que nos dirigeants comprennent l’importance de la culture et ses retombées pour le pays, sur plusieurs plans, sociaux, économiques, etc. Le Ministère des Affaires Culturelles n’est pas un ministère des loisirs et du temps perdu, il devrait collaborer avec d’autres ministères importants tels que le ministère du tourisme ou le ministère des affaires étrangères pour faire briller la Tunisie, sa culture, son histoire et son patrimoine.
Après la projection, une soirée a été organisée par les coproducteurs et le distributeur en France, offrant ainsi l’occasion aux membres de l’équipe du film, aux invités et aux représentants de l’industrie cinématographique de célébrer ce succès remarquable.
Un article détaillé sur le film suivra, offrant une analyse approfondie de son contenu et de sa réalisation. Les Filles d’Olfa représente une avancée significative pour le cinéma tunisien et une preuve éclatante de la capacité des Tunisiens à réaliser des miracles lorsqu’on leur donne l’opportunité de travailler.
Neïla Driss