Article 15 est un film indien réalisé par Anubhav Sinha qui brise les barrières du cinéma commercial en abordant avec audace les problèmes sociaux profondément enracinés en Inde. Sorti en 2019, ce drame percutant explore les discriminations de caste, les inégalités et les violences systémiques qui persistent dans le pays.
Article 15 est un film indien réalisé par Anubhav Sinha qui brise les barrières du cinéma commercial en abordant avec audace les problèmes sociaux profondément enracinés en Inde. Sorti en 2019, ce drame percutant explore les discriminations de caste, les inégalités et les violences systémiques qui persistent dans le pays.
Le film tire son titre de l’article 15 de la Constitution indienne. Cet article garantit l’Ă©galitĂ© de tous les citoyens et interdit toute forme de discrimination basĂ©e sur la religion, la caste, le sexe, le genre ou le lieu de naissance. En choisissant ce titre Ă©vocateur, les rĂ©alisateurs mettent en avant l’importance de cet article fondateur dans la lutte contre les injustices sociales.
L’histoire se dĂ©roule dans un village de l’Uttar Pradesh, oĂą Ayan Ranjan, un officier de police de Delhi, est mutĂ©. Lorsqu’il dĂ©couvre la disparition de trois jeunes filles appartenant Ă la communautĂ© des Intouchables, et qu’ensuite deux d’entre elles sont retrouvĂ©es pendues Ă un arbre, Ayan dĂ©cide de mener une enquĂŞte rigoureuse pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© sur ces crimes et briser le silence qui entoure les discriminations.
Le film expose de manière rĂ©aliste les atrocitĂ©s subies par les personnes marginalisĂ©es en Inde, confrontĂ©es Ă des pratiques discriminatoires profondĂ©ment enracinĂ©es. Les rĂ©alisateurs s’inspirent d’Ă©vĂ©nements rĂ©els, comme l’affaire du viol collectif de Badaun, pour illustrer les rĂ©alitĂ©s douloureuses et souvent ignorĂ©es auxquelles sont confrontĂ©es de nombreuses personnes dans le pays.
Article 15 ne se contente pas de dĂ©noncer les discriminations de caste, mais il explore Ă©galement d’autres problèmes sociaux tels que la violence sexuelle et la corruption. Le film met en lumière l’Ă©cart entre les principes Ă©noncĂ©s dans la Constitution et la rĂ©alitĂ© quotidienne des individus. Il critique Ă©galement la complicitĂ© et l’inaction des autoritĂ©s face Ă ces injustices, dĂ©nonçant ainsi la corruption et la dĂ©faillance du système.
La rĂ©alisation d’Anubhav Sinha est remarquable, offrant une immersion authentique dans les rĂ©alitĂ©s complexes de l’Inde contemporaine. Le film Ă©vite les clichĂ©s et les excès souvent associĂ©s au cinĂ©ma indien, privilĂ©giant une approche sobre et rĂ©aliste. Les performances des acteurs, notamment celle d’Ayushmann Khurrana dans le rĂ´le d’Ayan, sont remarquables et ajoutent une profondeur Ă©motionnelle Ă l’histoire.
Article 15 est un film qui suscite la réflexion et encourage le changement social. Il a été salué pour sa capacité à sensibiliser le public aux injustices et aux inégalités persistantes en Inde.
En abordant des sujets sensibles avec courage et sincĂ©ritĂ©, Article 15 contribue Ă ouvrir le dialogue sur les discriminations et Ă remettre en question les normes sociales discriminatoires. Il incite les spectateurs Ă rĂ©flĂ©chir aux inĂ©galitĂ©s qui persistent et Ă s’engager activement pour un changement positif. Il est Ă©galement un appel urgent Ă l’action et Ă la solidaritĂ© pour combattre les discriminations et instaurer une sociĂ©tĂ© plus Ă©galitaire en Inde. Il nous rappelle que l’application effective de l’article 15 de la Constitution est essentielle pour construire un avenir plus juste et Ă©quitable.
En Tunisie, Article 15 est disponible sur Netflix, en version originale, sous-titrĂ©e en arabe, anglais et français.Â
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Pour information,  voici une traduction en français des articles 14, 15 et 17 de la constitution indienne de 1950. Le film montre que dans la réalité, ils ne sont en aucun cas appliqués.
Article 14: ÉgalitĂ© devant la loi. L’État ne peut refuser Ă une personne l’Ă©galitĂ© devant la loi ni la protection Ă©gale des lois sur le territoire de l’Inde.
Article 15: Interdiction de la discrimination fondĂ©e sur la religion, la race, la caste, le sexe ou le lieu de naissance. (1) L’État ne doit pas discriminer un citoyen uniquement en raison de sa religion, de sa race, de sa caste, de son sexe, de son lieu de naissance ou de l’un de ces critères.
(2) Aucun citoyen ne peut, uniquement en raison de sa religion, de sa race, de sa caste, de son sexe, de son lieu de naissance ou de l’un de ces critères, faire l’objet d’un handicap, d’une responsabilitĂ©, d’une restriction ou d’une condition en ce qui concerne :
(a) l’accès aux magasins, aux restaurants publics, aux hĂ´tels et aux lieux de divertissement public ;
(b) l’utilisation des puits, des rĂ©servoirs, des ghâts de baignade, des routes et des lieux de villĂ©giature publics entretenus en totalitĂ© ou en partie par des fonds de l’État ou dĂ©diĂ©s Ă l’usage du public en gĂ©nĂ©ral.
(3) Rien dans cet article n’empĂŞche l’État de prendre des mesures spĂ©ciales en faveur des femmes et des enfants.
(4) Rien dans cet article ni dans la clause (2) de l’article 29 n’empĂŞche l’État de prendre des mesures spĂ©ciales pour la promotion de certaines classes socialement et Ă©ducativement dĂ©favorisĂ©es de citoyens ou pour les castes rĂ©pertoriĂ©es et les tribus rĂ©pertoriĂ©es.
Article 17: Abolition de l’intouchabilitĂ©. L' »intouchabilité » est abolie et sa pratique sous quelque forme que ce soit est interdite. L’imposition de toute incapacitĂ© dĂ©coulant de l' »intouchabilité » est un dĂ©lit passible de sanctions conformĂ©ment Ă la loi.
NeĂŻla Driss


