La question de la violence et de la dĂ©linquance urbaine sont plus que jamais Ă l’ordre du jour. A Tunis, les braquages et les agressions en plein jour se multiplient exponentiellement et rĂ©vèlent une situation qui devient dramatique et difficilement contrĂ´lable.
Partout des grappes de voyous hantent les rues et se sont littéralement installés au centre-ville, sur quasiment toutes les artères principales.
Les rixes sont quotidiennes et la violence verbale une règle qui ne choque plus personne. A intervalles réguliers, les autorités viennent fanfaronner en affirmant avoir pris le pas sur les pseudo-ambulants ou les petits délinquants qui ont défiguré la ville de Tunis.
Toutefois, après les effets d’annonce et des simulacres de rafles, les choses reprennent leur train-train habituel.
Il suffit d’une promenade en ville pour constater de visu que le haut du pavĂ© est bel et bien tenu par de jeunes migrants montĂ©s vers la capitale et les grandes villes dans l’espoir d’une vie plu digne et qui en sont rĂ©duits Ă la vente Ă la sauvette au sein de rĂ©seaux dominĂ©s par les appartenances sociales ou rĂ©gionales pour ne pas dire tribales.
Au cĹ“ur de Tunis, les agressions et les larcins se multiplient et peuvent parfois prendre des proportions dramatiques lorsqu’il y a mort d’homme, agression raciste ou batailles rangĂ©es. La violence est devenue endĂ©mique et difficile Ă juguler. A moins d’un coup de vis vĂ©ritable et d’une sincère volontĂ© politique de reprendre les choses en main.
La situation est peu ou prou la même dans toutes les agglomérations du Grand Tunis et aussi dans certaines villes.
Le paradoxe est cruel car les habitants des villes sont devenus étrangers dans leurs propres villes. Ils rasent les murs, se réfugient chez eux et tentent de ne pas se retrouver dans le collimateur des bandes organisées qui tiennent la rue comme le feraient des gangs criminels.
Six ans après janvier 2011, les choses continuent de pourrir et les autoritĂ©s en sont rĂ©duites Ă parfois nĂ©gocier avec cette atmosphère de gabegie. Que se passe-t-il pour que nous soyons tombĂ©s aussi bas? D’oĂą viendra le sursaut salutaire qui pourrait sauver les villes et l’urbanitĂ© en crise profonde ?
La situation est complexe, confuse, heurtĂ©e mais certaines initiatives existent pour sortir de l’incurie et retrouver la dignitĂ© perdue des villes tunisiennes.
En attendant une reprise en main, nos villes continuent Ă s’enfoncer, sombrer dans l’indiffĂ©rence des autoritĂ©s et le ras-le-bol des habitants qui, en première ligne, subissent cette descente aux enfers urbains.
HB
