Une nouvelle menace pèse sur le Centre culturel de Hammamet sous la forme d’une diminution drastique de son budget annuel.
En effet, pour l’annĂ©e 2018, le CCIH pourrait perdre les deux-tiers de son budget actuel, ce qui ne sera pas sans consĂ©quences sur son fonctionnement et rejaillira nĂ©gativement sur cette institution.
Cette coupe budgétaire aura également des conséquences sur la tenue du festival international de Hammamet, pourtant unanimement considéré comme la seule véritable manifestation culturelle estivale de qualité.
La coupe dĂ©cidĂ©e au niveau central par le ministère des Affaires culturelles a Ă©tĂ© introduite dans le budget gĂ©nĂ©ral pour l’annĂ©e 2018 et soumise Ă l’apprĂ©ciation des dĂ©putĂ©s.
Toutefois, à Hammamet et dans les milieux culturels, on déplore que cette coupe budgétaire ait été insérée quasiment en catimini dans le budget général.
Les regrets sont très vifs pour au moins deux raisons. En premier lieu, ce faisant, le ministère de tutelle se tire une balle dans le pied en sabordant l’un de ses fleurons pour des raisons obscures.
Ensuite, cette coupe budgĂ©taire n’est pas justifiĂ©e, estime-t-on, car le CCIH sous la direction de Moez Mrabet est en train de rĂ©aliser un travail remarquable.
Beaucoup d’observateurs parlent purement et simplement de règlements de comptes, en constatant qu’il ne s’agit pas du premier assaut ministĂ©riel contre cette institution.
En effet, il y a seulement quelques semaines, le ministère des Affaires culturelles avait tenté un passage en force en changeant le statut du Centre culturel international de Hammamet afin de le transformer en Maison du Théâtre.
Devant le caractère quasiment illĂ©gal de la procĂ©dure et la levĂ©e des boucliers qui s’en est suivie, le ministère avait fait marche arrière et retirĂ© le projet controversĂ© qui, plus est, n’avait pas de base lĂ©gale.
Après ce premier assaut, voici donc une nouvelle fois, le ministère qui tente de saborder le CCIH sans que l’on puisse comprendre les raisons qui suscitent cet acharnement.
Glissée dans un budget général, subrepticement mise en œuvre et introduite sans aucunement être motivée, cette coupe sombre dans le budget du CCIH équivaut à une mise à mort de son projet culturel.
Qui a intĂ©rĂŞt Ă cela ? Pourquoi les plus hautes instances ministĂ©rielles mènent-elles cette cabale qui ne dit pas son nom contre un haut-lieu de culture au moment mĂŞme oĂą il retrouve son dynamisme grâce Ă un jeune directeur qui l’a sorti de la lĂ©thargie ?
En un mot comme en cent, nous sommes fondés à nous demander qui veut la peau du Centre culturel international de Hammamet ?
Dans cette ville et sa rĂ©gion, la sociĂ©tĂ© civile est en Ă©moi et vient de constituer un collectif d’associations hostiles au projet ministĂ©riel de coupe budgĂ©taire. De plus, les dĂ©putĂ©s de la rĂ©gion ont Ă©tĂ© alertĂ©s dans une ambiance alarmiste qui Ă©voque mĂŞme une vente prochaine de Dar Sebastian.
