Saviez-vous que le toponyme Tunis existait aussi en Allemagne ? C’est au Bade-Wurtenberg que se trouve le lieu-dit Tuniswald.
C’est en visitant Donaueschingen, en Allemagne, que j’ai découvert entre le lac de Constance et la Forêt noire, l’existence du lieu-dit Tuniswald. Traduit de l’allemand, cela donne la Forêt de Tunis, une région boisée qui se trouve au sud de la Forêt noire, la Schwarz Wald.
Nous sommes ici au Bade-Wurtenberg dans une région où les frontières sont limitrophes de la Suisse et de l’Autriche.
En allant à Donaueschingen, c’est un rendez-vous manqué que je venais conjurer. En 1996, je devais y rencontrer des amis mais ne pus faire le voyage. À mon grand regret.
Quelques années plus tard, profitant d’un séjour en Allemagne, j’ai visité ce lieu tant désiré. J’avais alors mentalement reconstruit mon séjour virtuel des années antérieures et terminé l’écriture de mon livre « Les Digressions pragoises ».
Donaueschingen est aux sources du Danube. Né dans la Forêt noire en Allemagne, ce fleuve se jette ensuite dans la Mer noire, après avoir traversé plusieurs pays et fait jaillir tant d’affluents.
Cette occurrence du noir, en amont et en aval, entre le vert des arbres et le bleu marin, a de quoi susciter la curiosité quant aux couleurs que peuvent prendre les méandres du fleuve, tout au long de son parcours.
Fleuve-Europe, le Danube a souvent croisé ma route, de la Slovaquie à la Hongrie en passant par l’Autriche. Mais se trouver quasiment là où il prend sa source, m’avait donné beaucoup d’élan.
Je me souviens de la Donauquelle et du monument qui marque l’emplacement de la source. Donau, Danube et d’autres noms désignent ce fleuve, chargé de limon et d’histoire, qui serpente à travers un continent. Ces instants et ce sinueux périple de l’eau me relient depuis à Donaueschingen et aussi à Tuniswald.
Tuniswald : mystérieux et pittoresque lieu-dit dont je ne sais rien sinon qu’il se trouve au nord de Langenargen, non loin des hameaux de Moos et Gmünd.
Tuniswald que je ressens comme un lointain éclat de ma ville, au sud de l’une des plus belles forêts d’Europe et au nord du troisième plus grand lac du Vieux continent.
Tuniswald à propos duquel je pourrais échafauder les hypothèses les plus délirantes en l’absence de tout indice ou début d’explication.
Tuniswald d’où je rêve de partir un jour en randonnée, à travers la forêt, vers Atzenweiter, Kressborn ou Dölen pour arpenter les pistes de cette forêt de Tunis qui croît non loin des sources du Danube.