La star Akon, idole des jeunes et des moins jeunes, sera dimanche soir sur la scène du festival international de Carthage pour un concert unique.
Toutefois, il y aura pour cette soirée carthaginoise, interdiction de photographier « avant, pendant et après le spectacle »
Gros sous et caprices de stars
Mesure inique et méprisante dictée par Akon à la direction du festival qui s’est inclinée devant le caprice de la star. Caprice ? Pas vraiment ! Car il s’agit probablement d’une exigence contractuelle, dûment signée entre les deux parties et que la direction du festival n’a jugé utile de révéler au public qu’à la veille du concert.
Sinon, s’il s’agit bel et bien d’un caprice de dernière minute, le festival doit catégoriquement rejeter ce chantage à la photo et exiger que le contrat soit honoré.
Beaucoup de vedettes du show business se comportent avec nos festivals avec une légèreté qui frôle le mépris. C’est dire l’image en ruines de nos grands festivals…
Les portables seront-ils interdits ?
Revenons à Akon. Et demandons une précision ! Est-ce que l’interdiction de photographier concerne uniquement les professionnels des médias ou bien le public aussi sera interdit de photo ?
Le plus sérieusement du monde, le festival annonce que tout contrevenant verra son appareil confisqué. Cela concerne-t-il les portables, tablettes et smartphones ? Est ce que des procès verbaux seront dressés ou bien flirtera-t-on avec l’illégalité lorsqu’il s’agira de séparer un appareil de son propriétaire ?
Nous comprenons aisément que Akon et ses imprésarios ne voudraient pas retrouver des extraits du concert sur les réseaux. Mais de là à leur donner le droit, très stalinien, de gâcher la fête en recouvrant le théâtre antique d’un niqab virtuel, il y a un pas qui ne devrait pas être franchi…
Un théâtre en niqab ou le chantage à la photo
C’est la dernière ! Un théâtre virtuellement niqabé, burkisé, voilé, soustrait à la joie… Si Akon veut se voiler derrière une interdiction de photographier et de filmer, c’est son affaire. Et celle du festival qui ne devrait pas obtempérer.
Le tableau n’est pas brillant : des pros vont être empêchés de faire leur boulot pour d’inextricables questions de droit à l’image. Des pros risquent d’être fouillés et délestés de leur matériel. Quant au public, qui paie la peau des fesses, il ne pourra probablement pas ramener un souvenir ni même un selfie de cette soirée placée sous le signe de la censure.
Un bonus pour les intégristes ?
Akon en niqab ! Qu’on se le dise… Peut-être que dans son esprit, il ne pige pas que ce faisant, il fait la nique à son public et une fleur aux islamistes radicaux. Car dans nos pays où monte la querelle des images, il n’est jamais neutre ni innocent de mettre des menottes aux photographes.
Puissent Akon et la direction du festival trouver rapidement une solution à cette ridicule décision qui vient dans un contexte troublé, sur fond de tragédies et d’espoir têtu, offrir un bonus à tous les intégristes qui rêvent d’interdire les images et aussi la musique…