Parfois, la vue d’une simple maquette peut Ă©veiller en vous bien des nostalgies. Et c’est le cas en ce qui me concerne Ă chaque fois que je regarde de près ou de loin la maquette du Théâtre municipal, celle qui se trouve devant les guichets, Ă la rue d’Athènes.
C’est simple, cette reproduction miniature du théâtre a le pouvoir de me renvoyer illico presto vers la scène infinie de nos enfances, au temps oĂą la silhouette de la Bonbonnière pouvait paraĂ®tre immense, dans le regard d’un enfant.
Et puis, les yeux troublĂ©s par la majestĂ© des lieux, me voici devant cette maquette qui trĂ´ne dans sa vitrine depuis que, haut comme trois pommes, il fallait que les bras de mon père me hissent pour pouvoir l’admirer.
Evidemment, Ă cet âge, je ne connaissais pas encore l’intĂ©rieur du théâtre et ne pouvais qu’en rĂŞver. Je me souviens que mes pensĂ©es fuyaient jusqu’aux routes de France sur les pas de Vitalis et RĂ©mi, les personnages du « Sans famille » d’Hector Malot. En fait, j’imaginais que c’Ă©tait devant des salles aussi belles que Vitalis avait chantĂ© l’opĂ©ra et je rĂŞvais en mon for intĂ©rieur de faire de mĂŞme un jour.
Au fil des ans, tout a bougĂ© et cette maquette est toujours Ă sa place. On y distingue clairement l’orchestre, les loges, le balcon et le poulailler tout en haut perchĂ©. Je me souviens bien de ce théâtre en carton et en bois qui a du faire rĂŞver pas mal d’enfants.
Tous ceux qui ont connu ou frĂ©quentent encore le théâtre se souviennent certainement de cette maquette. Quant Ă la vĂ©nĂ©rable Bonbonnière de Tunis, elle vient de connaĂ®tre une rĂ©novation en profondeur qui a rendu Ă ce théâtre nĂ© en novembre 1902 l’allure de sa prime jeunesse.