Devant le retour annoncé des terroristes tunisiens des zones de tension, les commentaires et les accusations se multiplient en ce qui concerne le rôle supposé de la compagnie aérienne Syphax dans le transport de milliers de candidats au jihad à destination de la Turquie.
En effet, Ă la source de ces accusations, il n’y a pas de preuves tangibles pour le moment mais seulement des prĂ©somptions alimentĂ©es par ces navettes vers la Turquie, hub des infiltrations de candidats jihadistes en territoire syrien.
Selon des décomptes émanant de diverses sources, le nombre de rotations effectuées durant une période cruciale entre les aéroports de Sfax-Thyna et Istanbul-Sabiha par la compagnie Syphax seraient au nombre de 150.
Ce chiffre n’a pas Ă©tĂ© dĂ©menti alors que ceux qui l’avancent dans les milieux de la presse et de la sociĂ©tĂ© civile rĂ©clament des autoritĂ©s l’accès de la justice aux listes nominatives des passagers.
L’affaire est en train de prendre des proportions de plus en plus grandes depuis le rĂ©cent communiquĂ© du parti Ennahdha en soutien Ă Mohamed Frikha, dĂ©putĂ© nahdhaoui et PDG de Syphax Airlines.
Les soupçons envers cet entrepreneur et homme politique, un temps candidat Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique, sont amplifiĂ©s Ă cause de ses volte-face en ce qui concerne ces vols dont il a d’abord niĂ© l’existence avant de se rĂ©tracter et reconnaĂ®tre qu’ils avaient bien Ă©tĂ© organisĂ©s par Syphax Airlines.
Certaines voix sont allĂ©es jusqu’Ă accuser le dĂ©putĂ© d’avoir cherchĂ© et obtenu un mandat Ă©lectif afin de bĂ©nĂ©ficier de l’immunitĂ© parlementaire en cas de retournement de situation.
Une grande nervositĂ© est actuellement dans l’air du temps concernant cette affaire qui pourrait prendre les proportions d’un Syphaxgate d’une grande envergure.
En effet, au-delĂ du rĂ´le supposĂ© de Mohamed Frikha dans l’envoi et le rapatriement de terroristes vers la Syrie, ce sont les filières Ă©mettrices qui pourraient intĂ©resser la justice ainsi que les parties tunisiennes ou Ă©trangères qui auraient financĂ© ces charters de la terreur.
Alors que n’existe aucune preuve tangible quant Ă ces connivences dĂ©noncĂ©es par la sociĂ©tĂ© civile et la presse, cette affaire ne fait que commencer et pourrait Ă©clabousser des responsables politiques de la Troika.
Cependant que tous les ferments d’un Syphaxgate semblent rĂ©unis, accusations et contre-accusations s’entrechoquent sur fond d’un soutien indĂ©fectible et total d’Ennahdha au dĂ©putĂ© Frikha et une grogne grandissante dans l’opinion publique encore marquĂ©e par les rĂ©vĂ©lations du Sheratongate et la gestion opaque de fonds destinĂ©s Ă la coopĂ©ration internationale.
HB
