DĂ©cidĂ©ment, dans cette Tunisie crypto-intĂ©griste, l’air continue Ă se rarĂ©fier sous la pression indigne des tartuffes de tous bords.
C’est maintenant ce fieffĂ© FĂ©rid el BĂ©ji, qui se rappelle Ă notre souvenir avec une sortie odieuse – mais si banale dans sa bouche – Ă propos des juifs tunisiens.
Flagrant délit de racisme pour ce dangereux négationniste qui se la joue sympa dans les médias et qui a trouvé le bouc émissaire idéal pour rebondir sur les chaînes qui nous enchaînent et sont friandes de ce type de délinquants assumés.
Que ce cheikh qualifie les juifs de « mĂ©crĂ©ants » n’a en soi rien de surprenant. Ce genre de propos sont en effet dĂ©bitĂ©s Ă longueur de prĂŞches dans plusieurs mosquĂ©es. Dans l’indiffĂ©rence totale et dans la banalisation de l’abject.
Pourtant, ces propos teintés de racisme ordinaire sont passibles de sanctions. Mais qui ira interpeller les hérauts de la pensée unique ?
Dans notre Tunisie en dĂ©bandade morale, on s’attaque aux compatriotes juifs, on insulte les compatriotes noirs, on cultive la haine de toute diffĂ©rence.
Et dire que nous sommes Ă la veille de la fĂŞte de la RĂ©publique et que nos emblèmes sont la libertĂ©, la justice et l’ordre…
Cette banalisation du racisme et de l’antisĂ©mitisme serait-elle pour certaines factions l’un des acquis de la rĂ©volution ? Comment la justice tunisienne peut-elle rester impassible face Ă des menaces de cet ordre ? Et que veut prĂ©cisĂ©ment ce salaud (au sens sartrien du terme) qui les a profĂ©rĂ©s ?
Nous sommes en train de nous vautrer dans la fange de toutes les indignitĂ©s Ă cause d’une poignĂ©e d’illuminĂ©s, d’une foule connivente qui expriment de plus en plus haut ce que la loi punit et la morale rĂ©prouve.
Tout cela est intolĂ©rable, abject, de l’ordre de l’inacceptable. Au nom de l’essentielle fraternitĂ© et du respect le plus Ă©lĂ©mentaire, je condamne vivement ces propos ainsi que tous les amalgames et les dĂ©rapages devenus coutumiers. Simple individu, je rĂ©affirme que le contrat rĂ©publicain ne saurait accepter pareilles dĂ©rives.
Et de toute façon, monsieur El BĂ©ji n’a mĂŞme pas besoin de relire son histoire puisque, nĂ©gationniste par conviction, il situe le dĂ©but du rĂ©cit national tunisien Ă la date des « foutouhat » arabo-islamiques. Tout ce qui n’est pas musulman devrait selon lui, ĂŞtre gommĂ©, effacĂ©, oubliĂ©.
Il est temps pour la Tunisie digne de sortir de sa torpeur et s’opposer Ă cette vague obscurantiste et intolĂ©rante qui sape les fondamentaux d’un pays qui se voit comme une nation plurielle et Ă©galitaire.
Mais ces cheikhs égarés sauront-ils retrouver le droit chemin ? Ou bien cette saillie raciste a-t-elle pour objectif de salir davantage la Tunisie ?
Ce qui est certain, c’est que nous allons subir ad nauseam les explications de texte de ce raciste qui trouvera les propos adĂ©quats pour dire le contraire de ce qu’il a dit. Sans un mot d’excuses ! Car c’est le fond de sa pensĂ©e et de son idĂ©ologie sectaire qu’il exprimait dans ces propos indignes.
