Depuis la nuit des temps, le personnage de Boussaadia a fait peur aux enfants. Recouvert de peaux d’animaux, gĂ©nĂ©ralement affublĂ© d’un masque, ce personnage sillonnait les rues au son du tambour et des crĂ©celles suscitant de saintes frousses aux gosses mais faisant sourire les adultes.
Le Boussaadia évoque à la fois un ogre ou un sorcier. Il porte une robe de haillons et avance en faisant ds pas de danse plutôt chaloupés.
En général noir de peau, il était visible sur les marchés et aussi dans les venelles des médinas ou les places publiques des villes. Le Boussaadia fait parte des personnages de la tradition et on lui attribue, comme au stambali, des origines ouest-africaines.
Ce personnage existait dans notre patrimoine jusqu’Ă une date relativement rĂ©cente, peut-ĂŞtre une cinquantaine d’annĂ©es. Disparu, il revit Ă travers les arts du spectacle vivant et il n’est pas rare que l’on croise sa silhouette durant les festivals d’art populaire.
Nos illustrations montrent un Boussaadia tel que le voyaient nos regards d’enfant et aussi un ensemble nommĂ© « banga » qui comprend musiciens et sorcier de circonstance, tel que photographiĂ©s au dĂ©but du vingtième siècle.
Notons que le terme « banga » qui, Ă l’origine, dĂ©signe un groupe de musiciens noirs a pris le sens de « grand bruit, tumulte » dans le dialecte tunisien.
