Le terme de « khaloua » dĂ©signe un lieu oĂą l’on s’isole pour mĂ©diter ou prier. Ce sens glissera peu Ă peu et dĂ©signait jusqu’aux annĂ©es soixante un lieu de rĂ©union.
De fait, la « khaloua » si elle avait perdu son aura de spiritualité, avait gagné au change un air de convivialité.
Un peu partout, dans les médinas, ces clubs ouvraient leurs portes à des groupes choisis de personnes qui se comptaient sur les doigts.
Dans la « khaloua » d’un tel, on jouait aux Ă©checs, lisait les journaux et commentait l’actualitĂ©. Ces lieux faisaient ainsi office de cafĂ©s privĂ©s et on s’y retrouvait chez quelqu’un qui ouvrait une dĂ©pendance de sa maison pour ces rĂ©unions.
Chaque « khaloua » connaissait un regain d’activitĂ© avec le Ramadan et les soirĂ©es y Ă©taient parfois longues, Ă deviser voire mĂŞme Ă regarder la tĂ©lĂ©vision.
Les diffĂ©rents modes de rĂ©union pour les hommes Ă©taient alors le « hanout » (la boutique d’un commerçant oĂą l’on pouvait se retrouver), le « diwan » qui dans les maisons patriciennes se trouvait Ă l’entrĂ©e et offrait aussi un lieu de rĂ©union et la « khaloua » qui, tout en dĂ©pendant d’une maison, Ă©tait un lieu ouvert.
Bien sĂ»r, la « khaloua » mystique restait la rĂ©fĂ©rence. Nous connaissons ainsi la « khaloua » de Sidi Mahrez qui se trouvait près de la porte de Bab Djedid et sert aujourd’hui de mosquĂ©e.
La « khaloua » de Sidi Bou Said se trouve non loin de son mausolée, sur la rue principale du village.
Ouverte récemment au public, elle permettait de découvrir le lieu de méditation du saint personnage.
Refermée aux visiteurs, elle reste un espace à découvrir et, même si tous les visiteurs de Sidi Bou Said passent devant sa porte, ils ne connaissent pas toujours son ancienne fonction dans le complexe maraboutique du fondateur spirituel du village.
