Dernier et brillant témoin des hôtels tunisois du début du vingtième siècle, le Majestic a 113 ans et toute sa jeunesse.
L’hôtel Majestic rayonne sur l’avenue de Paris et continue à surprendre les passants, grâce à son architecture et l’élégance de ses volumes.
L’origine de cet hôtel remonte à 1911 lorsque René Kisraoui avait confié à l’architecte Paul-Auguste Baron, la création de cet édifice.
Les dates d’ouverture de cet hôtel, flottent légèrement puisque selon les sources, quatre années différentes sont mentionnées entre 1911 et 1914.
Le Majestic a connu plusieurs époques dans sa longue carrière, avec un premier essor qui se poursuivra jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. Lors de la Campagne de Tunisie, en 1942 et l’année suivante, le Majestic avait été réquisitionné par l’armée allemande puis l’armée américaine.
Après l’Indépendance de la Tunisie, l’hôtel sera l’établissement de référence qui recevra plusieurs invités officiels du gouvernement à l’image de Sukharno, président de l’Indonésie, ou Richard Nixon, alors vice-président des États-unis d’Amérique.
L’année 1972 sera un nouveau tournant dans l’histoire de l’hôtel. C’est à cette date que Rachid Ben Yedder se portera acquéreur du Majestic, au nom du Crédit foncier et commercial de Tunisie, l’actuel Groupe Amen.
A cette date, les propriétaires de l’hôtel étaient de nationalité suisse. Le gérant se nommait alors Bossi et le directeur exécutif, également suisse, Zehrmatten. Leur succédant, Chemseddine Bey, un ancien de la première génération du tourisme tunisien, reprend les rênes de l’hôtel en1972.
L’hôtel gardera son standing au fil des décennies et fermera ses portes entre 2005 et 2010, pour une rénovation en profondeur.
Aujourd’hui, la silhouette Art Nouveau du Majestic accueille les visiteurs dans 68 chambres et 9 suites où les boiseries et lumières d’époque donnent un charme particulier à l’établissement.
Plus d’un siècle après son ouverture, le Majestic se souvient de ses riches heures et ses invités de marque parmi lesquels François Mitterrand, alors ministre de la République française. Que de stars également : Luis Mariano, Gilbert Bécaud, Louis Armstrong, The Platters et tant d’autres dont l’aura habille encore le Majestic.
Dernier grand hôtel de sa génération après la disparition du Tunisia Palace, le Majestic demeure une référence incontournable et l’un des fleurons du Groupe Amen qui, en 1977, a également repris Dar Said et Dar Zarrouk, à Sidi Bou Said. Auparavant ces établissements appartenaient aux familles Dufour et Abadie. Mais c’est là une autre histoire…