C’est un ancien apprenti cordonnier qui vous parle et qui donc sait de quoi il parle lorsqu’il s’agit de chaussures!
Nombreux sont ceux qui se souviennent de ces étés studieux où, les cahiers remisés, il fallait apprendre un métier.
Chacun son lot et, comme nous passions les vacances estivales Ă l’Ariana, non loin de la place de l’ancien marchĂ©, je m’Ă©tais retrouvĂ© dans une cordonnerie.
Il fallait observer, apprendre et imiter les gestes du maître artisan. Avec des clous ou de la colle, il fallait faire de petits miracles et retaper à neuf les chaussures qui baillaient et celles qui, parfois, avaient trop vécu.
En ce temps, l’argumentaire des parents Ă©tait limpide. Il faut connaĂ®tre un mĂ©tier manuel et de la sorte, en temps de crise ou de guerre, il y aurait toujours une issue.
C’est que la sociĂ©tĂ© de l’Ă©poque Ă©tait encore marquĂ©e par les bombardements subis par les villes tunisiennes durant la Deuxième guerre mondiale.
Il fallait donc toujours faire la part des choses et compter sur ses mains autant que sur le savoir scolaire. Sait-on jamais?
En ce temps, la chaussure, c’Ă©tait Bata! A prix populaires et soliditĂ© garantie, cette marque l’emportait sur les autres et avait constituĂ© un vĂ©ritable rĂ©seau dans les villes tunisiennes.
Le slogan « Pas un pas sans Bata » Ă©tait partout et tous n’hĂ©sitaient jamais Ă casser la tirelire pour acheter leurs chaussures Ă cette enseigne.
NĂ©e en TchĂ©coslovaquie, la marque Bata s’est imposĂ©e partout, y compris en Tunisie. L’enseigne existe encore mĂŞme si elle s’est faite un peu timide.
Ainsi, plusieurs gĂ©nĂ©rations ont chaussĂ© leur Bata sans trop se poser de questions. Et, plusieurs dĂ©cennies plus tard, ils sont nombreux Ă s’en souvenir.
Parfois, une paire de chaussures peut faire surgir des nostalgies cachĂ©es. C’est le cas avec Bata qui, de nos jours encore, demeure une valeur sĂ»re Ă prix toujours populaires.
