Espace commercial historique, le Colisée est bien plus qu’un cinéma. Ses galeries regorgent de boutiques mythiques dont certaines font désormais partie de la mémoire collective.
Une envie tenace de me plonger dans un puzzle : celui des galeries du Colisée qui sont l’un des premiers espaces commerciaux au cœur de Tunis.
On y entre par quatre accès différents : les deux portes de l’avenue Bourguiba, celle de l’avenue de Paris et celle de la rue de Marseille.
À l’intérieur, la Rotonde et le Kilt sont les deux cafés qui structurent les lieux, en face de la volée de marches qui permettent d’accéder à la reine des salles de cinéma de Tunis.
Temple mythique du septième art, avec ses exclusivités, sa mezzanine, son balcon et son toit ouvrant, le Colisée a également accueilli les stars des années cinquante pour des concerts mémorables.
À droite du cinéma, le studio du photographe Guyse et à gauche, un marchand de disques qui, désormais, a cédé son emplacement à un bijoutier.
Au Colisée, les bijoutiers les plus connus sont André Cordina (dont le magasin est désormais exploité par la famille Addario) et Ben Youssef qui a maintenu son activité.
Les boutiques innombrables sont alentour : Big Ben où Bébé Slama a longtemps vendu des montres, Latino qui fut un coiffeur très recherché, La Parisienne où convergeaient les élégantes aux bons soins de Germaine.
Comment ne pas citer Domino, les magasins de disques de Montassar Ayachi et des Ben Sedrine, Nemrod et les tenues de sport qu’y vendait Abderahman Ben Ezzeddine, La Mère et l’enfant et ses jouets, le Crazy Horse ou le salon de coiffure Figaro ?
Les méandres du Colisée sont infinis et la mémoire peut s’y perdre. Je les arpente mentalement, en attendant de retrouver d’autres traces.