On a tendance Ă l’oublier: l’avenue de Carthage est l’une des artères principales de Tunis et, Ă ce titre, a une longue histoire et compte plusieurs lieux de mĂ©moire.
Cette artère, perpendiculaire Ă l’avenue Bourguiba, se situe dans la continuitĂ© des avenues de Paris et de la LibertĂ©. D’ailleurs, lorsque la circulation automobile n’est pas dense, on peut apercevoir la place Pasteur, Ă l’autre extrĂ©mitĂ© de la ville. Quant Ă l’avenue de Carthage, elle ouvre sur la sortie sud de Tunis, vers Sidi Belhassen.
De nos jours, l’avenue de Carthage n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut. Devenue dangereuse la nuit, cette avenue est l’un des symboles de la descente aux enfers de la capitale tunisienne et nĂ©cessiterait une action urgente de reprise en mains et de restauration.
En quelques dĂ©cennies, l’avenue de Carthage a vu la disparition du Palmarium, de la galerie Yahia, du Tunisia Palace et de la grande librairie de la SociĂ©tĂ© tunisienne de diffusion.
En mĂŞme temps, les petits bistrots qui lui donnaient tout son charme ont soit disparu soit sont devenus d’inqualifiables tavernes.
Il ne reste plus grand chose de l’esprit du CafĂ© de Paris, de celui du Florence, du Palais ou du Coquille Bar. Pour leur part, le Carcassone, la Brasserie de la Paix ou le Tip Top ont tous disparu.
De mĂŞme, l’hĂ´tel de ville de Tunis se trouvait sur cette avenue et, depuis son dĂ©mĂ©nagement, les lieux peinent Ă retrouver leur fonction. En effet, cette avenue de Carthage se contente dĂ©sormais d’ĂŞtre un long couloir qui mène Ă la gare et Ă la place Barcelone, elle aussi dans un Ă©tat de dĂ©labrement avancĂ©.
Dans le temps, l’avenue de Carthage Ă©tait le passage presque obligĂ© vers les loisirs de la rue Ibn Khaldoun et du voisinage immĂ©diat. Aujourd’hui, indice de la lente dĂ©gradation de cet Ă®lot urbain, tous les Ă©quipements de loisirs et les cinĂ©mas battent de l’aile.
Trêve de nostalgie: il y a péril en la demeure et urgence à intervenir pour rendre à cette avenue son lustre perdu et ralentir sa chute.
