Ce que les intĂ©gristes du monde arabe ne comprendront jamais, c’est une certaine singularitĂ© tunisienne qui fait de notre pays une terre de rencontre, d’hospitalitĂ© et de mĂ©tissage.
Contrairement à un monde arabe replié sur lui-même, en proie à des vulgates moyenâgeuses et un fantasme de pureté raciale et religieuse, la Tunisie est un pays qui compte beaucoup de fenêtres et une ouverture innée sur le monde.
Il est vrai que ces dernières annĂ©es, cette singularitĂ© tunisienne a Ă©tĂ© attaquĂ©e de toute part, malmenĂ©e, vouĂ©e aux gĂ©monies. Toutefois, Ă chaque pĂ©ripĂ©tie, le gĂ©nie des lieux a fini par s’imposer.
Ces derniers jours, des campagnes haineuses ciblent de nouveau notre pays, ses modes de vie et ses choix de modernitĂ©. Ces attaques rageuses proviennent e ceux-lĂ mĂŞme qui se pavanaient en Tunisie, comme en pays conquis. Ceux qui fulminent aujourd’hui contre la Tunisie sont les mĂŞmes que ceux qui prĂ´naient en 2013 une islamisation par la violence.
Que la cinquième colonne qui est Ă leurs ordres s’agite et fulmine Ă son tour est dans l’ordre des choses. Cellules takfiristes et ennemis de la Tunisie haussent le ton et invoquent le jihad contre notre pays, depuis longtemps vouĂ©e aux gĂ©monies pour la libertĂ© acquise par ses femmes.
Ces outrances verbales et autres gesticulations guerrières sont dans l’ordre des choses dès qu’il s’agit de l’internationale intĂ©griste qui s’est donnĂ©e pour mission de « wahabiser » le Maghreb contre la volontĂ© majoritaire de ses peuples.
Ces menaces vont se poursuivre et il serait d’une gravitĂ© extrĂŞme qu’elles entraĂ®nent des passages Ă l’acte Ă©manant de cerveaux lessivĂ©s par l’obscurantisme ou de jeunes desperados harassĂ©s par la vie.
Il faut en tout cas prendre la mesure des choses et constater une nouvelle fois que, pour de nombreux islamistes, la rĂ©volution culturelle qu’ils tentent de mettre en Ĺ“uvre se poursuit et que tous les coups sont permis.
A ce titre, les propos inacceptables de Wajdi Ghanim ont valeur de piqĂ»re de rappel et viennent nous rappeler que le processus dĂ©mocratique et la transition tunisienne demeurent toujours sous la menace d’ennemis qui n’hĂ©siteront devant rien pour ramener notre pays – brebis Ă©garĂ©e disent-ils – dans les rangs des troupeaux de Panurge intolĂ©rants, inhospitaliers et parlant dramatiquement de race pure dans un monde cosmopolite.
L’hospitalitĂ© et le gĂ©nie rĂ©formiste tunisiens sauront rĂ©sister Ă tous les obscurantismes, d’oĂą qu’ils puissent provenir.
