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Accueil Chroniques

L’homélie de l’archevêque de Tunis, avant la procession de la Madone de la Goulette 

par Hatem Bourial
samedi 16 août 2025 09:00
dans Chroniques
Monseigneur Nicolas Lhernould, archevêque de Tunis

Monseigneur Nicolas Lhernould, archevêque de Tunis

Au-delà du caractère religieux de la célébration de l’Assomption, la procession de Notre-Dame de Trapani qui se déroule à la Goulette, est un événement culturel de première importance. Cette procession souligne en effet la convivialité tunisienne et nos traditions plurielles dans la diversité méditerranéenne.
Hier, vendredi 15 août à la Goulette, à cette occasion annuelle, Monseigneur Nicolas Lhernould, archevêque de Tunis, a mis en exergue  » le signe d’une humanité fraternelle portant dans l’espérance la gravité du monde « .
Nous vous invitons à lire le texte complet de l’homélie qu’il a prononcée hier en l’église de la Goulette.

Mesdames et Messieurs en vos compétences et qualités, Chers frères et sœurs et chers amis, de toutes nationalités et de toutes confessions, Vous qui êtes dans l’église, sur la place, le parvis, ou qui participez à cette cérémonie par les moyens de retransmission numériques, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue, et de vous remercier pour votre présence si nombreuse à l’occasion de cette fête du 15 août ; de souhaiter aussi une très bonne fête, de manière particulière, à celles et ceux qui portent le beau prénom de Marie.

Nous célébrons aujourd’hui l’Assomption de la Vierge Marie, qui, dans l’intégrité de son être, fut élevée au Ciel sans avoir connu la dégradation du tombeau. Très tôt dans l’histoire les chrétiens eurent l’intuition qu’ayant mis au monde le Verbe de Dieu, éternel et sans péché, il fallait que Marie ait été préservée elle aussi du péché par une grâce unique. Selon les Ecritures, la mort est le fruit du péché (cf. Rm 6,23). Là où il n’y a pas de péché, il n’y a pas de mort, sauf pour Jésus lui-même, qui a choisi librement de mourir pour nous donner la vie. Comme aiment le dire nos frères et sœurs orthodoxes, Marie, conçue sans péché, s’est « endormie » à la fin de sa vie terrestre sans connaître la corruption, et fut élevée au Ciel, dans la vie même de Dieu.

Nous le disions l’année dernière : l’Assomption est la fête de la joie, celle de cette vie du Ciel qui ne finira pas. Une joie dans laquelle Marie nous précède. Une joie que nous sommes tous appelés à connaître un jour. Une joie qui vient non pas du monde, mais de Dieu. L’Assomption est la fête de la joie ; elle est aussi la fête de l’espérance, le thème de cette année particulière où nous célébrons un jubilé : l’espérance d’une terre nouvelle où « amour et vérité se rencontrent », où « justice et paix s’embrassent » (cf. Ps 84,11) ; l’espérance d’une éternité déjà commencée, que Dieu promet à tous les peuples dans une communion qui ne finira pas (cf. Is 25,6-7).

Cet horizon, pourtant, peut sembler bien lointain ! Ici même, l’an passé, tous ensemble, nous avons imploré Dieu pour que la paix revienne, à Gaza, en Terre Sainte, et dans toutes les régions du monde meurtries par la violence. Un an après, en bien des lieux, à commencer par Gaza, la situation est pire, terrifiante, insupportable, au point que les mots manquent face au naufrage d’humanité que la guerre entraîne dans son sillage.

La prière serait-elle vaine ? Espérer serait-il vain ? A quoi bon, dira-t-on, prier pour une paix qui semble s’éloigner un peu plus chaque jour ? « Quand je crie, Dieu, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière ! » (Ps 4,2) Seraient-elles inutiles ces paroles du psaume, inutile cet appel à espérer envers et contre tout, malgré ce qui arrive ?

Le même psaume invite avec force à la persévérance : « Fils des hommes, dit le Seigneur, jusqu’où irez-vous dans l’insulte à ma gloire, l’amour du néant et la course au mensonge ? […] Faites confiance au Seigneur » (Ps 4,3.6).

« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant », disait saint Irénée (Contre les Hérésies, IV). Là où l’humanité meurt ou fait mourir dans la violence, la gloire de Dieu est piétinée ; or cette gloire est sacrée.

La gloire de Dieu est piétinée quand des êtres humains tuent d’autres êtres humains, quelle qu’en soit la raison, toujours contraire à ce que Dieu désire. La gloire de Dieu est piétinée quand des hommes, des femmes, des enfants sont blessés, séquestrés, affamés, privés du nécessaire pour tout simplement vivre. Elle est piétinée quand les intérêts particuliers prévalent sur le respect inconditionnel des personnes, toutes créées à son image et à sa ressemblance, quand les droits des peuples sont bafoués et que la volonté de dominer l’emporte sur la solidarité, quand les morts restent sans sépultures, les blessés sans possibilités de soin, les enfants sans nourriture, les sociétés sans espérance. Elle est piétinée chaque fois que la violence, l’injustice et la haine défigurent l’humain, pourtant capable de tant de grandeur et de tant de beauté.

La violence conduit à la violence. Elle n’a pas le pouvoir de construire la paix. La prière, au contraire, parce qu’elle procède de Dieu, qu’elle est puissance de Dieu, élargit le sillon de la paix véritable. La violence défigure ; la prière reconfigure. La violence détruit ; la prière reconstruit. La violence divise ; la prière réunit. La violence, fébrile, s’impose dans la force ; la prière, confiante, avance désarmée. La violence sécrète la vengeance ; la prière conduit au pardon. La violence prend l’avenir en otage ; la prière le rend possible dans la concorde et dans la paix.

Frères et sœurs, chers amis, nous nous sentons souvent petits devant ce qui se passe, démunis, parfois découragés. Soyons de ceux et celles qui rendent l’avenir possible. Notre prière commune, fervente et persévérante, prépare le terrain des vraies reconstructions. Ayons le courage de croire en la promesse de Dieu : « Je connais les pensées que je forme à votre sujet, pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance » (Is 29,11). « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira […] Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond des mers » (Is 11,6.9).

Lors de la Journée Mondiale de la Paix, le 1er janvier 2002, le saint Pape Jean-Paul II prononçait ces paroles, qui restent brûlantes d’actualité (Message pour la Journée Mondiale de la Paix – 1er janvier 2002, n. 15) :

« Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon : voilà ce que je veux annoncer dans ce message aux croyants et aux non-croyants, aux hommes et aux femmes de bonne volonté, qui ont à cœur le bien de la famille humaine et son avenir […]. »

« Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon : voilà ce que je veux rappeler à ceux qui ont entre leurs mains le sort des communautés humaines, afin qu’ils se laissent toujours guider, dans les choix graves et difficiles qu’ils doivent faire, par la lumière du bien véritable de l’homme, dans la perspective du bien commun […]. »

« Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon : je ne me lasserai pas de répéter cet avertissement à ceux qui, pour un motif ou pour un autre, nourrissent en eux la haine, des désirs de vengeance, des instincts destructeurs. »

À ces paroles du pape, ajoutons qu’il n’y a pas de pardon possible sans courage de la vérité ni désir sincère de vraie fraternité ; pas de fraternité sans dialogue véritable, sans espérance réelle d’un avenir partagé ; pas d’avenir partagé sans présent solidaire ni conscience vive et humble d’avoir besoin les uns des autres pour donner tous ensemble le meilleur de nous-mêmes.

Cette espérance, c’est elle que nous manifestons tous ensemble dans cette rencontre de prière. Comme l’année dernière, la statue de la Vierge Marie, Notre-Dame de Trapani et de La Goulette, symbole de fraternité entre les rives de la Méditerranée et de paix pour notre monde, sera portée sur la place après la messe. Avec Marie, nous implorerons à nouveau Dieu en faveur de la paix, à travers cinq stations symbolisant les cinq continents. Nous demanderons à Dieu de bénir notre monde en lui donnant la paix.

Donnons une nouvelle fois ensemble, en ce jour de l’Assomption, le signe d’une humanité fraternelle portant dans l’espérance la gravité du monde ; et contribuons ainsi, à notre mesure, comme le disait le Pape François, à ce « nous puissions tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité » (Fratelli Tutti, n. 8).

Marie, en son « Magnificat » que nous venons à nouveau d’entendre dans l’Évangile, nous montre le chemin. « Mon âme exalte le Seigneur » (Lc 1,46) : Dieu tout-puissant, donne-nous de te reconnaître et de t’exalter dans le visage de tout frère, de toute sœur, que tu nous as donnés, à commencer par les plus fragiles et les plus petits. « Il s’est penché sur son humble servante » (Lc 1,48) : donne-nous le courage et la joie de prendre soin les uns des autres, de choisir les chemins de l’humilité devant les tentations de vouloir dominer.

« Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » (Lc 1,50) : désarme notre monde, apprends à tous les peuples la puissance du pardon et conforte l’action des artisans de paix. « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes » (Lc 1,51) : déracine des cœurs le venin de l’orgueil, le poison des rancunes et les désirs égoïstes au détriment des autres. « Il renverse les puissants de leurs trônes » (Lc 1,52) : donne à tous les dirigeants du monde un cœur simple, sage et bon, et fais que le bien commun soit toujours l’horizon de ceux et celles qui exercent pour les autres le service de l’autorité.

« Il comble de bien les affamés » (Lc 1,53) : viens au secours de ceux qui n’ont pas le nécessaire pour vivre, qui souffrent de la faim, de la soif et du dénuement, et ouvre les chemins pour leur venir en aide. « Il se souvient de son amour » (Lc 1,54) : prends en grâce notre monde, et qu’en tournant ton visage vers nous, par l’intercession de la Vierge Marie, nous connaissions vraiment la paix qui vient de toi.

Nicolas LHERNOULD
Archevêque de Tunis

Lire aussi: La Goulette : Aujourd’hui, messe de l’Assomption, procession de la Madone et prières pour la paix

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