Comme par l’effet d’une baguette magique, la campagne haineuse ciblant les Africains de l’ouest a cessé ses éructations racistes.
Ce coup d’arrêt induit bel et bien qu’il s’agissait d’une opération dûment orchestrée par des marionnettistes clairement identifiables et se revendiquant xénophobes.
Ces racistes primaires se définissent comme des nationalistes arabes et poussent les petites gens à la haine et au ressentiment. Ces supsahariens se croient supérieurs et surfent sur l’ignorance de ceux qu’ils manipulent.
Pour eux, je crée ce terme « supsaharien » pour désigner leur supériorité fantasmée et leur rappeler quelques évidences géographiques.
D’abord, être « sub » ou « sup » ne concerne que certaines frontières naturelles. Le Sahara n’est pas le Rio Grande et la Tunisie n’est pas le Texas.
Ensuite, le mot « subsaharien » est plutôt malaisé car de toute façon, il désigne plutôt des Africains de l’ouest. Nous sommes des Africains du nord comme d’autres sont de l’est, du centre ou du sud.
Enfin, les Tunisiens aimeraient-ils être qualifiés de subméditerranéens ? J’en doute fort car ce terme que je viens de fabriquer induit une péjoration. Ici, le préfixe « sub » n’est pas que géographique et on le ressent instinctivement.
De là à qualifier nos voisins du nord de supméditerranéens, il n’y a qu’un pas que certains franchiraient allègrement.
Ne l’oublions jamais : c’est le nom antique de la Tunisie qui désigne toute l’Afrique. Les Romains avaient latinisé le toponyme « Frigua » qui désigne encore le nord du pays. Cela donna Africa que les Arabes adapteront en Ifriqiya. La suite est connue puisque le terme désignera l’ensemble du continent.
Que les lointains petits-enfants de Frigua se vautrent dans le racisme est aberrant et immoral. Honte à ceux qui manipulent les foules et les individus pour faire le lit de la haine au nom d’identités assignées à chacun.
Il est temps de panser nos blessures et demander pardon à la communauté africaine injustement stigmatisée par une autre communauté africaine odieusement instrumentalisée.
La Tunisie devrait écrire dans sa Constitution qu’elle n’est pas un État raciste et ancrer ses valeurs morales dans l’humanité entière. La Tunisie devrait lourdement pénaliser tout discours raciste et faire en sorte que l’arsenal juridique en la matière ne reste pas lettre morte.
Enfin, s’il existe véritablement, ce parti nationaliste arabe qui exhorte les gens crédules à des comportements haineux doit être immédiatement poursuivi et dissous.
Ce qui s’est passé ces derniers jours est d’une gravité inédite avec des relents de pogroms et de haine de toute altérité. Il nous incombe de nous démarquer collectivement de ces délires racistes et, je le répète, demander pardon aux Africains de l’ouest qui ont choisi de vivre en Tunisie.
La question de l’immigration illégale est une tout autre affaire que celle du devoir d’hospitalité. Ne l’oublions pas : à moins de vivre dans le grand nord, on sera toujours le « sub » de quelqu’un d’autre.
Alors que les « sup » de l’illusion et de la haine se taisent et se souviennent que la Tunisie est un berceau du vivre-ensemble aujourd’hui malmené au nom d’idéologies trompeuses.