La totalité des mazagrans, troquets et auberges du quartier tunisois de la Petite Sicile, ont disparu.
Dans le Tunis des années cinquante, après les difficultés de la Deuxième Guerre mondiale, le quartier de la Petite Sicile a connu un frémissement remarquable.
Le lotissement créé par madame Fasciotti à la fin du dix-neuvième siècle, après avoir viabilisé les terrains marécageux, avait pris son plein essor et se caractérisait par la présence de nombreux bistrots.
Essentiellement situés sur l’axe de la rue du Portugal (aujourd’hui Farhat Hached), ces troquets étaient également disséminés dans les ruelles alentour. Souvent, il ne reste plus aucune trace de ces salons du pauvre et autres lieux de convivialité.
Seules subsistent les traces des bistrots qui ont duré plus longtemps que les autres ou ceux reconvertis en cafés par leurs nouveaux propriétaires.
Le Paon est l’un des bars les plus connus de ce quartier. Devenu un véritable tripot, le Paon a baissé le rideau, ces dernières années. Notre photo montre ce qu’il reste de cette enseigne.
Ces bars de la Petite Sicile ont longtemps été fréquentés par les dockers qui travaillaient au port de Tunis. Aujourd’hui, il ne reste plus que le souvenir de La Mouette et de La Nouvelle Escale qui ont connu leurs beaux jours dans le passé et sont devenus des cafés où l’on fume le narguilé.
Certaines enseignes comme l’Escargot et le Florida ont maintenu leur activité et continuent à accueillir une clientèle populaire.
Plus loin, autour du Marché central, un autre bastion de la convivialité joyeuse, tous les bars, bistrots et troquets ont disparu hormis le Marius, le Bar parisien. Le Lido est le dernier à avoir fermé ses portes, ces dernières années.
Sinon, autour de la gare, le long de la rue Al-Djazira et ailleurs, la convivialité a totalement changé depuis le départ des Italiens de Tunis.