Au Club Africain, on Ă©voque souvent avec nostalgie, les annĂ©es Fabio Rocchegiani, du nom de l’entraĂ®neur italien qui a hissĂ© l’Ă©quipe de Bab Jedid au sommet du football tunisien.
On pourrait tout autant Ă©voquer les annĂ©es AndrĂ© Nagy, du nom de cet entraĂ®neur d’origine hongroise qui avait structurĂ© en profondeur le jeu clubiste.
NĂ© en Roumanie en 1923, Nagy avait jouĂ© pour la mythique Ă©quipe hongroise du Ferencvaros entre 1939 et 1945. Il portera Ă©galement le maillot du Bayern Munich avant de s’installer en France oĂą il milita sous les couleurs de l’Association sportive de Cannes, l’Olympique de Marseille et le Racing Club de Strasbourg.
C’est au dĂ©but des annĂ©es 1960 que Nagy allait embrasser une carrière d’entraĂ®neur en Tunisie.
De 1963 Ă 1967, il fit des miracles au Sfax Railway Sport, avant de rejoindre le Club Africain pour plusieurs mandats.
En effet, Nagy a coaché les Rouge et Blanc de 1969 à 1971 puis de 1977 à 1981 et enfin en 1984.
Nagy qui est dĂ©cĂ©dĂ© en Tunisie en 1997, a aussi prĂ©sidĂ© aux destinĂ©es sportives du Stade Tunisien et du Club Sportif d’Hammam-Lif pour une seule saison, avant de raccrocher en 1987.
On continue Ă raconter de nombreuses anecdotes Ă propos de cet entraĂ®neur considĂ©rĂ© comme un modèle de rigueur et aussi d’obstination.
On raconte ainsi qu’il avait lors d’une finale de Coupe de Tunisie refusĂ© de se rendre Ă la tribune d’honneur pour y saluer les officiels. RestĂ© seul sur la pelouse, il prĂ©fĂ©ra bouder…
De mĂŞme, on rapporte qu’il Ă©tait impitoyable sur la discipline. Ainsi, il Ă©carta de l’effectif un joueur et le mit Ă l’amende sans aucune raison apparente.
Ce n’est que plus tard qu’il rĂ©vĂ©la le pot aux roses au joueur. Nagy l’avait vu griller un feu rouge et l’avait puni de la sorte pour qu’on ne l’y reprenne plus.
Une autre de ses saillies est restĂ©e lĂ©gendaire. C’Ă©tait Ă l’Ă©poque oĂą le dĂ©fenseur Mrad Hamza Ă©tait sur le banc au CA et titulaire en Ă©quipe nationale.
Discutant le fait avec l’entraĂ®neur national de l’Ă©poque, Nagy avait soutenu que le CA valait mieux que la sĂ©lection en invoquant l’exemple du rugueux dĂ©fenseur clubiste.
Sa retraite, Nagy la passa en Tunisie. Bon tennisman, il fréquenta les courts puis finit par tirer sa révérence.
L’homme et le sportif ont beaucoup donnĂ© au sport tunisien et la mĂ©moire de Nagy, l’apatride d’origine roumaine ayant Ă©lu domicile en Tunisie, reste encore vivace.