Plusieurs villes tunisiennes devraient nommer des rues et des avenues au nom de Béji Caïd Essebsi. La ville de Carthage est la première à l’avoir fait.
Celle de Sidi Bou Said où il est né, celle de La Goulette où il a eu des responsabilités et d’autres villes encore, devraient le faire.
Cet hommage prend une dimension particulière à Tunis où de nombreuses voix appellent à ce que l’avenue Mohamed V porte désormais le nom de BCE.
Cette démarche n’est pas neutre et ancrée dans la reconnaissance à BCE et à la Tunisie. Dans certains aspects, elle véhicule une attitude discutable à l’égard de nos voisins marocains. Diplomatiquement et politiquement, cela ne fait pas sens de débaptiser la grande avenue qui porte le nom de l’ancien souverain cherifien.
D’autres possibilités existent. Elles sont nombreuses et si je pouvais en suggérer une à nos édiles tunisois, ce serait la suivante.
Il serait, je crois, idéal de baptiser le second tronçon de l’avenue Bourguiba du nom de BCE. Ce tronçon va de la place jusqu’au TGM. Il porte actuellement le nom de Bourguiba et pourrait sans encombre en porter un autre, celui de BCE.
De plus, une telle option est symboliquement riche :
1. Elle situe spatialement BCE dans la continuité de Bourguiba.
2. Elle assigne à l’avenue l’identité des deux présidents défunts de la République tunisienne
3. Elle associe ainsi dans la mémoire collective l’héritage des deux et le confond, de l’instauration de la République à l’horizon démocratique.
4. Enfin, cette avenue qui porterait le nom de BCE ouvre sur le nord de Tunis là où il ont aussi travaillé à Carthage.
Ce n’est bien sûr qu’une suggestion comme il pourrait y en avoir d’autres. Elle me semble toutefois remplir de nombreux critères et saluer, dans une continuité symbolique, le lien entre les deux hommes et aussi leur lien avec le peuple, la nation, la République, le projet démocratique et la modernité.
H.B.