Ce pupitre d’Ă©lève me fait tourner la tĂŞte. Depuis que je l’ai eu sous les yeux, il m’a littĂ©ralement replongĂ© dans mes annĂ©es de tendre Ă©cole, lorsque les tabliers bleus Ă©taient de rigueur et les cartables mĂ©ticuleusement garnis.
C’Ă©tait le temps des plumiers et des plumes sergent-major! L’instituteur passait dans la classe pour remplir les encriers et ceux qui possĂ©daient un stylo Ă plume Ă cartouche tutoyaient le paradis.
Livres et cahiers accompagnaient les enfants dans des classes où les murs étaient recouverts de cartes géographiques et de leçons de choses.
Le tableau noir et l’estrade qui y menaient Ă©taient regardĂ©s avec crainte. Nous Ă©tions encore au temps des rĂ©citations, des devoirs Ă apprendre par cĹ“ur, des tables de multiplication que nous rĂ©pĂ©tions comme Ă l’Ă©cole coranique et des fables de la Fontaine dont nous dĂ©couvrions la morale.
Les poches pleines de billes et de friandises, nous attendions l’Ă©tĂ© pour de nouveaux jeux, après avoir repliĂ© livres et cahiers et entonnĂ© le fatidique « Gai, Gai, l’Ă©colier » qui annonçait l’adieu aux analyses, aux verbes et aux dictĂ©es.
Ce pupitre devrait interpeller des milliers d’Ă©lèves et de maĂ®tres. Tout y est: les couleurs fanĂ©es, les images d’Epinal, les objets si quotidiens et tous les parfums subtils des nostalgies de nos Ă©coles.
A l’heure des vacances pour les Ă©lèves d’aujourd’hui, pourquoi pas ce petit clin d’oeil pour tout un passĂ© Ă saveur de goĂ»ters, d’ardoises magiques, de cours de rĂ©crĂ©ation, de cloches qui sonnent l’heure et d’enfants toujours heureux de retrouver le chemin des Ă©coles buissonnières…
