Le Stade Tunisien, l’une des Ă©quipes les plus emblĂ©matiques de l’histoire du football dans notre pays, se dĂ©bat actuellement dans les profondeurs du classement de la Ligue I et pourrait – sauf miracle – se retrouver rĂ©trogradĂ©e en ligue infĂ©rieure.
Pourtant, le Stade Tunisien est l’une des Ă©quipes les plus titrĂ©es de Tunisie. Dernier trophĂ©e Ă avoir Ă©tĂ© brandi par les gars du Bardo, la Coupe de Tunisie est l’un des nombreux titres remportĂ©s par cette Ă©quipe mythique.
Un palmarès qui laisse rĂŞveurC’est surtout pendant la dĂ©cennie 1956-1966 que le Stade Tunisien avait brillĂ© de mille feux. Après avoir remportĂ© face au Club Africain la première Coupe de la Tunisie indĂ©pendante en juin 1956, le Stade Tunisien sera champion de Tunisie pour l’exercice 1957.
Depuis, le ST connaitra ses Dix Glorieuses en raflant de nombreux titres ou en se classant parmi les cinq premiers du championnat que l’Ă©quipe du Bardo remportera Ă quatre reprises en 1957, 1961, 1962 et 1965. Cinq coupes de Tunisie ont aussi Ă©tĂ© remportĂ©es par les Bardolais lors de ces annĂ©es glorieuses qui s’Ă©loignent de plus en plus.
Après une première coupe face au CA, le ST fera mordre la poussière Ă l’Etoile du Sahel en 1958 et 1960 puis au Stade Soussien en 1962 et Ă l’Avenir de la Marsa en 1966. Une dernière coupe stadiste sera remportĂ©e en 2003 et, depuis, l’Ă©quipe se dĂ©bat pour prĂ©server sinon son statut de grande puissance du foot tunisien, du moins sa place en Ligue I professionnelle.
Les Vingt Glorieuses de la Baklawa
Il est loin le temps des Nahali, Kerrit, ChĂ©rif et autres Diwa et Mohieddine… C’Ă©tait l’Ă©poque du grand Stade Tunisien qui, après sa fondation en 1948 par Hamadi Ben Salem, fut capable de monter rapidement l’ascenseur des divisions infĂ©rieures et remporter son premier titre en 1956.
A ses dĂ©buts, le Stade Tunisien avait succĂ©dĂ© Ă la Jeunesse musulmane du Bardo (JMB) et Ă l’Ă©quipe de Bardo Sports qui regroupait surtout des Français.
Gendre de la famille husseinite, époux de Zakia Bey, le docteur Hamadi Ben Salem habitait non loin de Khaznadar et avait choisi le Rouge et Vert, couleurs beylicales, pour la nouvelle équipe. La « Baklawa » était née et devait connaitre un destin heureux.
Les vingt premières annĂ©es d’existence de l’association sportive ressembleront Ă un rĂŞve avec des titres Ă gogo et des joueurs exceptionnels Ă l’image de Noureddine Diwa qui, aujourd’hui encore, demeure le recordman des buteurs en finale de la Coupe de Tunisie avec cinq rĂ©alisations.
Ce fut aussi le temps de HĂ©di Braiek, Moncef ChĂ©rif ou Abdelwahab Lahmar. Remparts infranchissables, les gardiens successifs du ST se nommaient Sahbani, Russo, Smaoui, Assila ou Abdallah…
Les dés semblent fatalement jetés pour le Stade Tunisien
Cette saison sera-t-elle fatale au Stade Tunisien ? Ce serait un coup de tonnerre dans le ciel du foot tunisien si cette Ă©quipe rĂ©trogradait en Ligue II mais ce ne serait aussi que l’une des expressions de la glorieuse incertitude du sport.
Sans compter que le dynamisme actuel des footballeurs du sud tunisien est en train de bousculer les hiérarchies et mordre sur la présence quasi permanente de cinq équipes du Grand Tunis aux premières loges du foot tunisien.
Quel sera le sort du ST ? Quelques semaines nous sĂ©parent du verdict final. Mais, Ă moins d’un miracle, les dĂ©s semblent fatalement jetĂ©s…
H.B.