Jusqu’aux années soixante-dix, il existait encore plusieurs fontaines publiques dans nos villes. Celles qui ont rythmé mon enfance se trouvaient à Bab Djedid et à l’Ariana.
À Bab Djedid, il y avait une fontaine à la rue du Regard, AU croisement avec la rue de l’Hiver. Il y en avait une autre sur la place Sidi Mechref. Ces fontaines étaient les plus proches de notre maison mais il y en avait d’autres, éparpillées un peu partout dans le quartier.
À l’Ariana, la principale fontaine se trouvait sur la place de l’ancien marché et il m’arrivait souvent de m’y retrouver de corvée d’eau. Ce fut un temps où le « garbagi » avait toute son importance dans l’économie de la ville.
Le mot « garbagi » est construit à partir de celui de « gerba » qui signifie « outre ». Toutefois, on utilisait pour recueillir l’eau toutes sortes d’ustensiles allant de la jarre au jerrycan.