De toute Ă©vidence, le fondouk el Attarine remonte Ă l’Ă©poque hafside ? Aussi bien son emplacement aux abords de la grande mosquĂ©e Zitouna que sa proximitĂ© des principales fondations hafsides en font un lieu de mĂ©moire incontournable.
Transformé en restaurant depuis quelques années, ce fondouk des parfumeurs retrouve une seconde vie, après avoir été longtemps délaissé au point de tomber en ruines.
Il aura fallu toute la perspicacité et le labeur de la famille Abdelkefi pour rendre à ces lieux les frémissements de la vie.
En effet, au lieu du fondouk dĂ©saffectĂ©, un restaurant mettant Ă l’honneur la cuisine tunisienne est nĂ© dans ces locaux rĂ©novĂ©s selon les exigences rigoureuses d’un cahier des charges pilotĂ© par l’Association de sauvegarde de la mĂ©dina de Tunis.
Depuis, le fondouk draine gourmets et amoureux de la cuisine tunisienne. De plus, des espaces sont consacrĂ©s au livre et Ă l’artisanat alors que des concerts de malouf se tiennent pĂ©riodiquement en ces lieux de mĂ©moire et de vie.
Dans le passĂ©, ce fondouk servait d’entrepĂ´t aux commerçants du souk des parfumeurs alors que certaines de ses cellules servaient aussi d’habitations de type « oukala ».
La rĂ©novation et l’ouverture en tant que restaurant ont permis Ă ce fondouk d’Ă©chapper Ă une dĂ©gradation plus profonde.
De nos jours, la cour centrale avec ses galeries à colonnes de pierre et chapiteaux hafsides rend compte de la beauté discrète de ce lieu de mémoire.
La nouvelle majesté des lieux invite aussi à accélérer le sauvetage de plusieurs autres fondouks et demeures de la médina de Tunis.
Institution urbaine incontournable, les fondouks servaient de caravansĂ©rail, c’est Ă dire qu’ils offraient aux commerçants la possibilitĂ© de se loger, entreposer leurs marchandises et trouver une Ă©curie pour leurs chevaux et mulets.
De manière remarquable, le fondouk des Attarine ne comprend pas d’Ă©curie. Cette « anomalie » s’explique probablement par le fait que l’Ă©difice se trouve en plein coeur de la mĂ©dina, Ă proximitĂ© du plus important des sanctuaires religieux et des souks les plus nobles.
A table dans ce restaurant qui fait la part belle à la nouvelle cuisine tunisienne, les convives ne manquent pas de laisser errer leur regard sur la placidité des lieux et leur beauté sobre qui nous renvoie au seizième siècle.

