« Je veux qu’il y ait des fleurs sur ma tombe, je laisse cette dotation pour que chaque jour, ma tombe soit fleurie ».
Tel Ă©tait le vĹ“u de Aziza Othmana et, si d’aventure, vous rendez visite au mausolĂ©e oĂą elle repose, vous verrez que 347 ans après sa mort, des fleurs – fussent-elles en plastique – continuent Ă ĂŞtre dĂ©posĂ©es sur sa tombe par des mains anonymes…
Un sillage de bonté
AdossĂ©e Ă la zaouia de Sidi Ben Arous, la tourba de Aziza Othmana est l’un des lieux les plus sanctifiĂ©s de Tunis. Il en Ă©mane une baraka intacte, dans le sillage de bontĂ© qui entoura l’action de cette femme.
Dans cette nĂ©cropole Ă laquelle on accède par l’impasse Echammaia reposent Aziza Othmana et son grand-père Othman Dey qui rĂ©gna sur Tunis de 1598 Ă 1610, date de sa mort. Il demeure de lui un Ă©cho fastueux reprĂ©sentĂ© par sa demeure, Dar Othman, qui se trouve non loin du souk des teinturiers.
De Othman Dey Ă Hamouda Pacha
La nĂ©cropole oĂą repose Aziza a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e par le premier bey husseinite qui, d’ailleurs, avait pour Ă©pouse une des descendantes de la sainte femme. On y trouve les tombes de Aziza et celle de Othman Dey ainsi que celles des membres de la famille.
De nos jours encore, on peut voir la nĂ©cropole Ă partir d’une cloison en bois qui se trouve incrustĂ©e dans l’un des murs de la zaouia de Sidi Ben Arous. A travers Aziza Othmana, c’est aussi la mĂ©moire de Hamouda Pacha le mouradite, son Ă©poux, qui revit.
Saurons-nous toujours fleurir sa sépulture ?
Pour l’histoire, Aziza Othmana est connue pour avoir affranchi ses esclaves et aussi pour avoir créé Ă travers des dotations le premier hĂ´pital de Tunis et menĂ© de nombreuses actions caritatives.
Morte en 1669, elle a laissĂ© pour dernière volontĂ© cette injonction souriante: celle de fleurir sa tombe. Saurons-nous continuer Ă le faire et recouvrir de roses et d’Ĺ“illets la sĂ©pulture de cette femme d’exception?
H.B.
