Aux Ăźles Kerkennah, il existe plusieurs types de pĂȘche parmi lesquelles le piĂ©geage du poulpe est encore pratiquĂ© selon des techniques ancestrales.
L’ancestrale pĂȘche aux poulpes
Plusieurs pierres prĂ©sentant des cavitĂ©s sont placĂ©es dans des clairiĂšres d’algues. Ces algues qu’on nomme « hmar » sont d’une couleur rougeĂątre et semblent attirer les poulpes.
Ces derniers, Ă la recherche d’un abri, s’engouffrent dans ces anfractuositĂ©s qu’ils confondent avec un havre hospitalier.
Des gestes sĂ©culaires, immĂ©moriaux…
C’est alors que le pĂȘcheur muni d’une gaffe dĂ©loge le poulpe de sa cavitĂ©, reproduisant ainsi un geste sĂ©culaire, immĂ©morial.
Bien entendu, on a aussi recours pour capturer le poulpe aux petites jarres qu’on voit sur les ports ainsi qu’Ă des pierres prĂ©alablement creusĂ©es.
Chrafi, Qsir et bancs de pĂȘche
A Kerkennah, il existe des pĂȘcheries fixes qui sont dĂ©signĂ©es par le terme de « chrafi ». Ce type de pĂȘche est pratiquĂ©e dans des bancs qu’on nomme « qsir ».
Ces bancs de pĂȘche entourent l’Ăźle et sont rĂ©servĂ©s aux pĂȘcheurs de tel ou tel village. Ainsi, les pĂȘcheurs de Chargui utilisent Qsir el Mahrouka alors que les barques de Kraten utilisent Qsir Chrachinou qui se trouve au large d’El Attaya.
Plus au sud, les pĂȘcheurs installent leurs pĂȘcheries Ă Qsir Mellita.
Les nasses redoutables des pĂȘcheries fixes
Les pĂȘcheries fixes de Kerkennah sont amĂ©nagĂ©es grĂące Ă des claies de palmiers. On circonscrit ainsi une surface d’eau et on oblige le poisson Ă pĂ©nĂ©trer dans des chambres de capture. Il ne reste plus alors qu’Ă le cueillir sur place.
Enfin, la « drina » de Kerkennah est un piĂšge Ă poisons fabriquĂ© avec du bois de palmier. Il s’agit d’une nasse de forme caractĂ©ristique et Ă l’efficacitĂ© redoutable.
La pĂȘche miraculeuse Ă la « drina »
Ces nasses sont placĂ©es face au reflux de sorte qu’en remontant le courant, le poisson s’engouffre dans les ouvertures qu’il rencontre.
Les nasses sont disposĂ©es en chapelets d’une dizaine d’unitĂ©s et permettent une pĂȘche miraculeuse. Car, il suffit au pĂȘcheur de lever les « drinas » pour compter les prises par dizaines…
H.B.