Depuis le début de la crise du coronavirus, le ministre de la Santé a été à la hauteur de ses responsabilités. Tout comme les hauts responsables du département qui ont assuré et rassuré.
Toutefois, le ministre Abdellatif El Mekki a commis hier une erreur de communication sur un plateau de télévision.
Cultivant une ambiguïté peu opportune, il a évoqué la découverte d’un nouveau foyer contagieux sans préciser le lieu concerné.
Ce faisant, il a ouvert la voie à la rumeur qui depuis, se répand à grande vitesse, tout en étant relayée par des chasseurs de mauvaises nouvelles.
En période de crise, les médias doivent se retenir de se lancer dans des surenchères peu productives et savoir attendre la communication des autorités compétentes.
Dans tous les cas, une autre attitude peut favoriser la panique et les rumeurs les plus folles.
Dommage car le ministre aurait été bien inspiré s’il s’était tu ou s’il s’était complètement exprimé. Cette demi- déclaration sur la découverte d’un foyer quelque part a immédiatement créé de la confusion y compris sur le territoire.
Ainsi, hors de toute communication officielle de crise, la rumeur enfle et annonce que ce foyer se trouverait à Djerba, dans la localité de Wallagh.
Selon des sources locales, un Tunisien âgé de retour d’Europe aurait contaminé ses proches et son environnement immédiat, entre résidence, mosquée et café.
Le chiffre de six personnes atteintes a été avancé par d’autres sources sur place.
Par ailleurs, des confrères de la presse électronique ont avancé que l’île de Djerba serait entièrement confinée.
Cette dernière affirmation va de soi et concerne l’ensemble du pays alors qu’elle est présentée comme une exception.
En effet, il n’y a pas de cordon sanitaire particulier autour de Djerba puisque tout le pays est confiné dans la prudence.
En outre, d’autres sources aussi pressées que douteuses placent à l’Ariana, ce foyer dont parlait le ministre de la Santé.
C’est dire le sensationnalisme « cheap » qui joue sur les peurs légitimes.
Deux remarques en conclusion:
1. Comme pour les opérations contre les terroristes, les médias et les citoyens devraient ne se fier qu’aux communications officielles. Sinon, nous laisserions cours à la rumeur.
2. Les hauts responsables ne doivent pas parler à demi-mots ou se laisser aller à des propos imprécis. Ils doivent plutôt laisser les cellules de crise centraliser l’information et la diffuser.
En attendant confirmation officielle de l’emplacement du foyer et de la gravité de la contamination, force est de souligner que M. Mekki a commis hier une erreur de communication.
H.B.