Les deux plus grandes avenues du centre-ville de Tunis ont longtemps portĂ© les noms de Jules Ferry et LĂ©on Gambetta, deux hommes politiques français. D’ailleurs, sous le protectorat français, bien des artères de la ville et des Ă©tablissements scolaires portaient les noms de politiciens français Ă l’image de Sadi Carnot, Armand Fallières ou Paul Cambon et LĂ©on Roches.
A l’indĂ©pendance de la Tunisie, tous ces noms ont Ă©tĂ© changĂ©s et la tunisification s’est accompagnĂ©e de l’emploi de nouveaux noms de personnalitĂ©s. C’est ainsi que l’avenue Jules Ferry portera le nom de Habib Bourguiba alors que l’avenue Gambetta sera nommĂ©e Mohamed V en hommage au roi du Maroc.
Ces deux photos de nos deux avenues sont intĂ©ressantes Ă plus d’un titre. Dans celle reprĂ©sentant l’avenue Jules Ferry de l’Ă©poque, on peut voir Ă la place de l’actuel hĂ´tel International, un Ă®lot d’immeubles dont le premier Ă droite, Ă l’angle de l’avenue de Paris Ă©tait celui du journal « La DĂ©pĂŞche tunisienne ». L’ensemble de ces immeubles a disparu en 1970, Ă la construction de l’International.
Dans la seconde photo, on ne reconnait que le tracĂ© et les palmiers si caractĂ©ristiques de notre avenue Mohamed V. A l’Ă©poque, cette artère commandait un secteur de la ville oĂą les entrepĂ´ts et les terrains vagues Ă©taient nombreux. Peu Ă peu, les environs de cette avenue oĂą les Tunisois jouaient au foot de quartiers seront gagnĂ©s sur le lac et construits.Tout ce mouvement a commencĂ© avec le palais de la Foire, aujourd’hui disparu au profit de la prochaine citĂ© de la culture. Puis, les bâtiments se sont multipliĂ©s dans les annĂ©es 1980. Dire qu’en 1943, les militaires amĂ©ricains avaient Ă©tabli leur casernement sur cette avenue proche et lointaine du coeur battant de la capitale!
Quand on pense que le train du TGM atteignait l’actuelle avenue de Carthage, on ne peut que prendre conscience des sauts de puce que Tunis a pu faire tout au long du vingtième siècle, celui de l’explosion urbaine…
