La plus ancienne mosaĂŻque romaine de Carthage date de la pĂ©riode des Antonins. Elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte dans une maison de la fin du deuxième siècle. Cette maison patricienne se trouvait non loin de l’ancien amphithéâtre de Carthage.
Une mystérieuse œuvre du deuxième siècle
Cette mosaĂŻque dont nous ne disposons pas de photographies est considĂ©rĂ©e par Gilbert-Charles Picard, professeur Ă©mĂ©rite, comme la plus ancienne de Carthage. Il est Ă noter que, selon le mĂŞme savant, la plus ancienne mosaĂŻque romaine d’Afrique du nord a Ă©tĂ© retrouvĂ©e Ă Cirta, l’actuelle Constantine, en AlgĂ©rie.
Cette mosaïque avait de nombreux motifs géométriques comme des carrés, des fuseaux ou des médaillons. Ces derniers contenaient aussi bien des personnages que des motifs végétaux.
Un Ben Hur carthaginois
Le motif central de cette mosaïque représente un aurige sur son char. Les auriges étaient des conducteurs de chars de course, des cochers qui étaient fréquemment représentés dans les mosaïques.
En effet, ces auriges Ă©taient reprĂ©sentĂ©s sur leurs chars ou bien en parade pour des tours d’honneur après une victoire aux jeux de cirque.
Auriges triomphants et public abstrait
Les auriges triomphants Ă©taient en effet un motif usitĂ© de la mosaĂŻque. Tout comme le cirque, d’ailleurs. Une extraordinaire mosaĂŻque retrouvĂ©e Ă Gafsa reprĂ©sente ainsi un cirque et son public, avec des visages d’une grande gravitĂ© et un style surprenant.
Cette mosaĂŻque de Gafsa date du sixième siècle et se trouve au musĂ©e du Bardo, comme de nombreuses reprĂ©sentations d’auriges, de jeux et de spectacles.
Scorpionus dans son domaine
En ce qui concerne la mosaique qui nous intĂ©resse, elle porte l’inscription: « Scorpionus in adamatu » (Scorpionus dans son domaine favori).
Selon Picard, Scorpionus est un nom dérivé de Scorpus qui fut un aurige romain des plus adulés dans la seconde moitié du deuxième siècle.
H.B.