Les joueurs d’Afrique de l’ouest et d’ailleurs dans le continent ont commencĂ© Ă ĂŞtre nombreux dès la fin des annĂ©es 1980. Avec l’instauration du professionnalisme dans notre football, ils ont peu Ă peu conquis une prĂ©sence remarquable et ont apportĂ© leur classe et leur puissance athlĂ©tique Ă notre championnat.
Des gardiens comme Cheikh Seck et TiziĂ© sont dĂ©sormais aurĂ©olĂ©s de lĂ©gende comme d’autres joueurs de champ Ă l’image de KonĂ©, Keita, Wajda, Tajou ou Malitoli.
Toutefois, les pionniers semblent aujourd’hui avoir Ă©tĂ© oubliĂ©s! Ils sont au nombre de deux et Ă©taient congolais et, si mes souvenirs sont exacts, Ă©taient venus en Tunisie pour des Ă©tudes universitaires dans le domaine du sport.
Daniel Ebomoua est le premier de ces joueurs et avait portĂ© les couleurs du Stade tunisien au dĂ©but des annĂ©es 1970. Attaquant puissant, Daniel Ă©tait vite devenu la terreur des dĂ©fenses et marquera des buts d’anthologie Ă tous les gardiens de l’Ă©poque sauf Attouga qu’il ne put jamais surprendre.
Les sportifs se souviennent encore d’un tir fulgurant de Daniel qui entra dans les filets, percuta violemment la transversale intĂ©rieure et revint en jeu. Alors que Mokhtar Gabsi, gardien de l’EspĂ©rance Ă©tait mĂ©dusĂ©, l’arbitre qui n’avait pas vu la balle entrer dans la cage demanda Ă ce qu’on poursuive le jeu. On en parle encore de nos jours…
Nfoutika Matsima Ă©tait le second joueur qui joua en Tunisie Ă peu près Ă la mĂŞme Ă©poque voire une ou deux annĂ©es avant Daniel. Le fameux Matsima Ă©tait un gardien de buts que le public tunisien avait dĂ©couvert lors d’un mĂ©morable Tunisie- Congo jouĂ© pour le compte de la CAN.
Ce jour là , le 19 février 1967, Matsima avait écoeuré les joueurs tunisiens. Le Congo avait cueilli à froid notre onze en scorant dès la première minute puis ce fut un assaut permanent de la cage congolaise avec un Matsima en état de grâce. Ce ne sera que dix minutes avant la fin du match que Mohsen Habacha put enfin égaliser.
Peu après, Matsima reviendra en Tunisie et portera les couleurs de l’EspĂ©rance puis celles du Club Sportif d’Hammam Lif. Sa trace sera ensuite perdue comme d’ailleurs celle de Daniel.
Il n’en reste pas moins que ces deux joueurs restent des pionniers et que leurs exploits sportifs survivent dans nos mĂ©moires…
