C’est le 31 mai que la TĂ©lĂ©vision tunisienne cĂ©lĂ©brera son cinquantenaire. DĂ©jĂ un demi-siècle depuis ce 31 mai 1966 lorsque Bourguiba inaugurait les locaux de la RTT, notre Radio TĂ©lĂ©vision Tunisienne Ă qui il avait fallu trois ans de prĂ©paratifs pour donner le coup d’envoi Ă sa diffusion.
Avec la RAI, c’Ă©tait le temps de Canzonissima et Carosello
La phase expérimentale de la télévision tunisienne avait commencé en 1963. Auparavant, seule la RAI (Radio Audiovisione italiana) diffusait ses émissions en Tunisie.
En effet, un émetteur avait été installé par la RAI pour la retransmission des Jeux olympiques de 1960. Cet émetteur restera ensuite en fonction.
Carthage, Autovox et El Athir…
A l’Ă©poque, les nombreux Italiens de Tunisie suivaient les programmes de la RAI et les Tunisiens, bons connaisseurs de la langue italienne, ont Ă©galement pu suivre ces Ă©missions.
Encore fallait-il avoir un tĂ©lĂ©viseur ! En effet, ce ne sera qu’Ă partir de 1966 que les tĂ©lĂ©viseurs seront commercialisĂ©s en masse. D’abord cantonnĂ©s dans les cafĂ©s et les cellules du parti destourien, ces prĂ©cieux postes allaient connaitre un vĂ©ritable boom au niveau des ventes.
On se souvient tous des fameux téléviseurs Carthage ou Autovox avec leurs stabilisateurs et autres accessoires made in El Athir.
Le sourire de Wahida Belhadj et de Afifa Ben Achour
Très vite, la tĂ©lĂ© allait ĂŞtre partout et sera plĂ©biscitĂ©e par le public. A l’Ă©poque, la tĂ©lĂ©vision tunisienne ne diffusait que quelques heures et tout Ă©tait en direct. Puis, peu Ă peu, les Ă©missions allaient conquĂ©rir les tĂ©lĂ©spectateurs.
Qui a oubliĂ© les tĂ©lĂ©speakrines Ă l’image de Afifa Ben Achour ou de la regrettĂ©e Wahida Belhadj qui furent avec leurs collègues, les Ă©gĂ©ries souriantes de la tĂ©lĂ©vision tunisienne ?
Qui a oublié les Mseddi et Maherzi des premiers journaux télévisés ? Qui se souvient encore de Ezzeddine Mlaouah et ses variétés, Hamadi Jaziri et son humour sarcastique ou Moncef Charfeddine et son mythique ciné-club en langue française.
Le Fugitif, Thierry la Fronde et Ommi Traki
Il est difficile de raconter 50 ans de tĂ©lĂ©vision dans une brève chronique. Toutefois, de Thierry la Fronde Ă Zorro en passant par Popeye et Buggs Bunny, la tĂ©lĂ©vision c’Ă©tait le cinema Ă la maison. Que de feuilletons ! Que de films ! Que de rencontres sportives !
Dans ce vĂ©ritable kaleidoscope, chacun garde des souvenirs qui le lient Ă ce petit ecran qui a vite pris l’allure d’une sorcière bien aimĂ©e. Les uns vous parleront des Dossiers de l’Ecran ou du Grand Echiquier. D’autres Ă©voqueront Ommi Traki ou Kamoucha. D’autres encore remueront le souvenir du Fugitif, Mannix ou Le Saint.
La fin du monopole
Inépuisable télévision qui fut le berceau de bien des rêves. La valse à deux temps entre la RAI et la RTT aura à partir de 1988 un troisième larron avec la chaine française Antenne 2.
Puis, après l’introduction de la publicitĂ©, le monopole public commencera Ă se fendiller avant une libĂ©ralisation relative puis une vĂ©ritable explosion après la rĂ©volution.
Aujourd’hui, la tĂ©lĂ©vision et les paraboles sont partout… Mais, il fallut un 31 mai 1966 pour faire le premier pas…
H.B.
