L’image d’un jeune désœuvré qui se lisse la barbe, celle aussi de groupes entiers assis par grappes sur les marches du Théâtre municipal ou les chaises des cafés de l’ennui…
Un pays immobile
La lenteur et l’oisiveté sont partout dans un pays qui aurait pourtant besoin d’un bon coup d’accélérateur… Comment ne pas condamner cette lenteur, la blâmer, la critiquer, surtout lorsqu’elle investit les rouages d’un Etat qui tourne en rond.
Combien d’opportunités se sont-elles volatilisées ces dernières années ? Combien de projets ont-ils été empêchés de naitre par une administration stalinienne à souhait, des pouvoirs publics qui semblent se faire un devoir de mettre des bâtons dans les roues de tout promoteur qui frappe à leur porte ?
Les exemples sont légion et se ressemblent tous : des bureaucrates, jaloux de leurs prérogatives, bloquent, coincent, cassent celles et ceux qui voudraient innover, aller plus vite, apporter des solutions, répondre aux attentes du pays.
Ici, un projet immobilier qui n’avance pas à cause des nécessaires autorisations… Là, un projet qu’on n’arrive pas à monter à cause de tracasseries stupides qui font perdre un temps fou… Partout, des blocages, des barrières, des obstacles…
Une révolution nonchalante
Pendant ce temps, les partis politiques continuent à débattre en rond, les jeunes à foutre le camp et le pays à tomber en lambeaux. Qui osera une diatribe contre cette lenteur maladive ? Qui poussera la révolution tunisienne dans le sens du progrès ?
Partout la lenteur, une prudence maladive, une paresse congénitale ! Alanguie, apathique voire inerte, la Tunisie voit ses concurrents la dépasser dans tous les domaines et, néanmoins, continue à parler de revanches, de compensations et de régime défunt.
Débats d’un autre temps qui nous entravent, empêchent notre essor et nous condamnent à un attentisme engourdi qui, à force de trainer, stagner et flemmarder, ne présage rien d’autre que la poursuite de cette révolution nonchalante.
Hatem Bourial