C’est Ă Notre-Dame de Paris que je vous invite pour cette chronique de NoĂ«l. Il y a quelques jours, je me suis retrouvĂ© dans cette Ă©glise et sur son parvis, Ă la recherche d’impressions parisiennes et parfois, de souvenirs enfouis.
Cette Ă©glise de Notre-Dame, je l’ai observĂ©e pendant deux longues heures, suivant la course du soleil sur sa façade, comptant et recomptant les effigies, Ă©tudiant chaque dĂ©tail qui me semblait significatif.
D’abord, cette Ă©glise me renvoyait Ă l’Ă©poque oĂą les familles tunisiennes recevaient de nombreuses cartes postales de France. Ces cartes reprĂ©sentaient la Tour Eiffel, l’OpĂ©ra, le SacrĂ©-cĹ“ur et d’autres lieux emblĂ©matiques de Paris ou de Marseille dont le château d’If ou la Canebière Ă©taient des images tout aussi familières.
Ainsi, en arrivant pour la toute première fois devant Notre-Dame, j’Ă©voluais en terrain connu et retrouvais des images profondĂ©ment inscrites dans ma mĂ©moire. Cette sensation de dĂ©jĂ -vu, je la retrouve souvent Ă Paris. Elle est plus forte devant Notre-Dame mais m’accompagne en permanence, lĂ oĂą me mènent mes pas.
D’autres Ă©glises parisiennes sont des compagnes d’espĂ©rance depuis fort longtemps. Il en est ainsi de la petite Ă©glise de Saint-Julien le Pauvre. J’y avais assistĂ© avec des mis libanais Ă une messe de minuit qui Ă ma grande surprise, avait Ă©tĂ© prononcĂ©e en aramĂ©en, la langue du Christ. Je me souviendrai toujours de ce moment de grâce que l’austĂ©ritĂ© de l’Ă©difice rendait encore plus puissant et pĂ©nĂ©trant.
Je pourrais citer bien des Ă©glises qui, dans Paris, m’ont toujours attirĂ© comme le feraient des aimants. Saint-Sulpice, Saint-Germain et aussi la belle Ă©glise dĂ©diĂ©e Ă Saint-Paul et Saint-Louis, que je traverse parfois lorsque je me promène dans le Marais, Ă la recherche des Ă®les parisiennes, nichĂ©es au cĹ“ur de la Seine.
Devant Notre-Dame, les bâtisseurs de cathĂ©drales semblent s’activer sous mes yeux, prenant les visages de milliers de touristes de tous les continents. Ici, je me sens Ă©voluer dans une sorte de Babel mĂ©taphorique oĂą tout le monde parle le mĂŞme langage de la beautĂ©, dans la diversitĂ© et le tumulte des patois. Images de paix et de sĂ©rĂ©nitĂ© alors que le soleil joue avec la pierre et que la pierre joue avec la foi.Ce sont ces images prĂ©cises, cette paix palpable devant le plus Ă©mouvant des sanctuaires, que je voudrais vous adresser en guise de message de NoĂ«l et de vĹ“ux en partage. Sachez-le: elle veille sur nous tous, cette dame qui s’est Ă©levĂ©e dans les cieux et que nous entourons de notre respect universel.
C’est avec ce reflet marial que je vous salue, amis lecteurs, ce reflet de soleil qui caresse un vitrail, cette foule bigarrĂ©e qui se presse sur le parvis, cette promesse de paix qui n’est pas un vain mot, ce gage d’amour qui conjure toutes les terreurs et les violences.
Bonnes fĂŞtes, en attendant la ferveur pascale qui, elle aussi, viendra en son temps…
