Brève rencontre jeudi dernier avec deux Tunisiennes, devenues expertes en art floral japonais après un long et minutieux apprentissage.
Des compositions surprenantes
Chiraz Kamoun Khrouf et Mejda Lejmi sont ces deux grandes dames qui ont appris la patience des maîtres fleuristes japonais de Ohara School of Ikebana.
Leurs compositions sont surprenantes, Ă©mouvantes mĂŞme lorsqu’on sait l’essence de cet art floral japonais et ses significations profondes.
Imbibées des couleurs du Soleil levant
Chiraz et Mejda sont ainsi: multiculturelles, Ă la confluence de la Tunise et du Japon. Leurs oeuvres Ă©phĂ©mères, elles les exĂ©cutent dans le respect absolu de la tradition japonaise. Et je suis sĂ»r qu’elles le font avec l’art des initiĂ©s vĂ©ritables, avec ce don extraordinaire qu’ont beaucoup de Tunisiens de se fondre dans le moule qui les accueille.
Le reflet d’un pays proche
Le gĂ©nie des lieux nous sourit et salue les soixante annĂ©es de relations diplomatiques qui relient nos deux pays et les nombreux artisans de l’amitiĂ© entre nos deux peuples.
Chiraz et Mejda sont elles aussi tout sourire. Après plus d’une dizaine d’annĂ©es d’apprentissage, elles crĂ©ent des oeuvres ruisselantes de lumière, imbibĂ©es des couleurs du soleil levant, comme extraites d’un jardin zen.
Bunjin, Rimpa, Heika…
En admirant le Bunjin Moribana, le Rimpa, le Heika ou le Hana Isho, je me retrouve projetĂ© dans un savoir Ă©sotĂ©rique par l’intercession de ces deux admirables Tunisiennes.
Techniques florales donc qui multiplient les fleurs et subliment leur beautĂ©. Le Bunjin Moribana est le travail avec vase et eau, le Hana Isho est un Bunjin simplifiĂ©. Quant au Heika, c’est lorsque le vase est haut et l’eau en cascade. Enfin, le Rimpa fait appel aux paravents.
Le Gingko biloba de Goethe
J’admire ces fleurs d’un ailleurs si proche grâce Ă ces doigts de fĂ©es interculturelles et ne peux m’empĂŞcher de songer au Gingko Biloba de Goethe.
Cette fleur d’Orient qui revit dans les jardins d’Occident et dont le grand Allemand admirait la feuille bilobĂ©e, Ă l’image de deux civilisations qui, en une fleur, se retrouveraient Ă la fois sĂ©parĂ©es et rĂ©unies.
AssurĂ©ment, ce Gingko est aussi un beau symbole de l’amitiĂ© tuniso-japonaise que symbolisent aussi les oeuvres de Mejda et Chiraz…
HB
