Le mot est dit et, pour le petit peuple qui souffre le martyre dans les transports en commun, l’idée a valeur de promesse.
Souad Abderrahim, maire de Tunis fraîchement élue, vient de faire part de son intention d’instaurer la gratuité des transports en commun dans la ville.
Cette affirmation a été faite sans précisions d’aucun sorte et a tout de suite suscité des attentes et des commentaires.
Peu performants, nos transports publics sont bondés et trop chers pour la qualité des services qu’ils offrent. Instaurer la gratuité dans ce domaine serait une mesure d’autant plus salutaire que la resquille règne en maître, presque personne ne payant plus son ticket de passage.
Il est possible que dans l’esprit de notre maire, il ne s’agisse que d’un souhait, d’une vue de l’esprit, d’un projet lointain.
Il n’en reste pas moins que le populisme induit par une telle affirmation a été pointé par de très nombreux internautes qui accusent l’édile de démagogie et la moquent en comparant son idée à celles, fumeuses et populistes, du tribun Hechmi Hamdi.
ces réactions, l’idée n’est pas à rejeter et pourrait offrir un bol d’oxygène à beaucoup de ménages aux ressources limitées.
En effet, pourquoi ne pas offrir la gratuité du transport en commun aux centaines de femmes de ménage qui triment dès les petites heures? Pourquoi ne pas créer des mécanismes de cofinancement de cette éventuelle mesure par la Ville de Tunis et la Transtu ?
Evidemment, la faisabilité n’est pas aussi simple mais, par exemple, on pourrait promouvoir la gratuité entre 5h et 6h30 du matin ou offrir des bons transport aux familles qui en auraient le plus besoin.
De plus, cette idée qui vient d’être lancée induit le débat tant attendu sur le transport en commun, la place de la voiture, la disponibilité et le prix des parkings dans la ville de Tunis.
A mon humble avis, cette mesure si elle était un jour avérée n’aurait pas de couleur politique. Elle irait simplement dans le bon sens et, en cas de succès, on devrait sans hésiter, en créditer les initiateurs.
Rien dans ce domaine n’a été fait depuis fort longtemps et il est nécessaire de reprendre la main pour la ville.
D’ailleurs, une autre mesure pourrait être prise de suite pour alléger le fardeau des automobilistes qui, trop souvent, sont piégés par l’enlèvement de leurs véhicules par les grues municipales. Eux-aussi souffrent dans une ville qui, chaque jour, perd davantage ses logiques urbaines.
Que de chantiers attendent la nouvelle équipe municipale! Souhaitons lui d’être à la hauteur de la tâche qui est gigantesque et, je le dis sereinement, essayons de laisser nos couleurs politiques au vestiaire pour que nos villes puissent avancer vers le progrès.