Le 6 avril 2000 s’éteignait le président Habib Bourguiba, premier président et père fondateur de la République tunisienne.
Il sera enterré à Monastir, selon ses vœux, mais ses funérailles seront escamotées, littéralement volées, par le régime de Ben Ali.
Deux décennies plus tard, Bourguiba reste très présent alors même que les nouvelles générations le découvrent et que ses opposants d’hier adhèrent à sa vision moderniste.
De nos jours, même les islamistes d’Ennahdha feignent de reconnaître Bourguiba car ils ont compris que la stature du « Combattant suprême » était un fait politique durable.
Malgré ses nombreuses erreurs, Bourguiba continue à fédérer beaucoup de Tunisiens, longtemps après sa mort.
L’actualité au fond, lui donne absolument raison alors que pullulent les nains politiques et les aventuriers qui rêvent d’en finir avec l’idée même de « nation tunisienne », le principe moteur de l’action de Bourguiba et des destouriens.
L’histoire qui l’a en quelque sorte panthéonisé lui donnera-t-elle finalement tort ou raison ? Qu’on se le dise: les voies de Clio sont souvent impénétrables !