Il est rare que des artistes de passage en Tunisie pour des engagements professionnels choisissent de se produire dans des espaces périphériques et dédier leurs interventions au bénéfice des populations locales.
Solidarités nippones et visites artistiques aux plus fragiles
Venus en Tunisie pour s’y produire à l’occasion des JCC et de l’Octobre musical, Hideaki Tsuji et Keita Kanazashi sont deux musiciens japonais.
Le premier est un instrumentiste jouant du shamisen, un équivalent de notre luth, et le second est un maître de la tradition des tambours japonais.
Ces deux artistes apportaient leur contribution aux festivités organisées en 2019 pour célébrer le cinquantenaire de l’ambassade du Japon en Tunisie.
Après une première soirée organisée dans le cadre des JCC, les deux artistes se sont produits le 31 octobre à l’Acropolium devant un public record.
Entre temps, Hideaki Tsuji et Keita Kanazashi se sont aussi produits, le 30 octobre, devant des audiences plus petites en nombre et ont apporté un message de paix et d’espoir à Gammarth et Bhar Lazreg.
En effet, les deux musiciens ont offert un moment de bonheur aux enfants et aux jeunes du village SOS de Gammarth.
Ils se sont ensuite produits à la station d’art B7L9 à Bhar Lazreg pour une soirée dont les bénéfices seront destinés à apporter un soutien à une artisane de la localité.Artistes japonais et public cosmopolite mobilisés pour Monia
A la tête d’une micro-entreprise, Monia produit du pain tabouna qu’elle commercialise dans son quartier. Les artistes japonais ont ainsi joué pour lui apporter leur soutien et enclencher des liens solidaires qui seront concrétisés par le public de la soirée, parmi lequel de nombreux associatifs se mobilisent pour Monia et son micro-projet.
Hideaki Tsuji et Keita Kanazashi innovent ainsi et donnent un triple exemple. Primo, ils démontrent que tout artiste de passage peut aussi laisser un sillage de solidarité et s’associer à des initiatives de développent communautaire.
En second lieu, ils donnent cet exemple vertueux nous invitant à adopter leur démarche et mobiliser les bonnes volontés.
Enfin, ils soulignent que les belles synergies n’ont pas de frontières puisque des artistes japonais, relayés par un public cosmopolite, sont venus apporter un remarquable soutien à une Tunisienne de Bhar Lazreg qui pétrit son pain comme le faisaient les femmes de Carthage depuis l’Antiquité.
Il est essentiel de soutenir les micro-entreprises localesEn quittant la salle de concert, toutes et tous avaient une pensée émue pour ces artistes, un mot de remerciement à l’ambassade du Japon à Tunis et également un désir de mobilisation en faveur de la localité de Bhar Lazreg.
Quant à Monia, celle que tous surnomment Lady Tabouna, elle se prépare à faire un pas de plus pour consolider sa micro-entreprise et donner les saveurs de la solidarité tuniso-nippone à son pain de haute tradition.
Par ailleurs, cette action entre dans le cadre d’un soutien plus large qu’apportera la station d’art B7L9 aux micro-entrepreneurs de la localité de Bhar Lazreg. Ce soutien se structurera autour de contributions d’artistes au bénéfice des artisans et des jeunes de la localité.
Ces artistes seront essentiellement tunisiens. Toutefois, Hideaki Tsuji et Keita Kanazashi viennent de démontrer par l’exemple, que ces solidarités entre artistes et population locale, peuvent revêtir des couleurs internationales.
« Small is beautiful » : comment penser global et agir local
Nous suivrons ces initiatives pour en rendre compte et reviendrons prochainement sur ce concert pour Monia, né de la bonne volonté d’une ambassade et de deux artistes.
On ne le répétera jamais: « Small is beautiful », autrement dit « ce qui est petit est beau », ce qui signifie qu’il est essentiel de penser global tout en agissant local.
C’est à ce titre que le B7L9 est à l’écoute de son environnement et opère des triangulations vertueuses pour mobiliser institutions et publics dans des opérations de soutien aux micro-entrepreneurs.