Dans ce tableau de Ammar Farhat, on croit reconnaĂ®tre les saltimbanques de la tradition, ces musiciens qui sillonnaient les rues de la mĂ©dina et s’annonçaient aux portes pour improviser un concert contre quelques pièces.
Ils Ă©taient nombreux Ă peupler les rues ces artistes et colporteurs d’un autre temps. Il y avait bien sĂ»r les deggaza, ces diseuses de bonne aventure qui tenaient dans la main un chapelet et sur la langue mille et une promesses.
Les Robbavechia Ă©taient les plus bruyants. Ils s’annonçaient au cri de « robbavechia » pour alerter leurs clients qui sortaient de leurs maisons pour leur vendre leurs vieux vĂŞtements et de menus objets. Le terme mĂŞme de robba vechia provient de l’italien et signifie vieux habits.
D’autres commerçants arpentaient les rues de nos villes. le Barrah disait les nouvelles, le Dallel annonçait les opportunitĂ©s Ă saisir, le marchand de glaces vendait ses « gilat » et frigolos. Et les musiciens jouaient, suivis par des meutes de gosses surexcitĂ©s.
Ruraux, les tabbel et zakkar choisissaient des airs du patrimoine qu’ils interprĂ©taient grâce Ă un haut-bois soutenu par deux tambours. Quant Ă la banga, c’est le nom de l’orchestre qui accompagnait le stambali. De nos jours, le mot « banga » a aussi pris le sens de « grand bruit, tumulte » voire celui de « problème inextricable », en dialecte tunisien.
Beaucoup de nostalgie se dĂ©tache de ce tableau de Ammar farhat, l’un des plus grands artistes tunisiens et je suis certain que cette Ĺ“uvre Ă©veillera en vous bien des souvenirs…
