• Accueil
  • À propos
  • Contact
webdo
FR AR
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International
No Result
View All Result
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International
No Result
View All Result
FR AR
webdo
No Result
View All Result
Accueil Chroniques

Azeddine Alaia et les nouveaux saints de Sidi Bou Said

par Hatem Bourial
mardi 5 mars 2019 12:55
dans Chroniques
Azeddine Alaia et les nouveaux saints de Sidi Bou Said

Dans des chroniques antérieures, il m’est arrivé d’évoquer aussi bien le saint homme que fut Sidi Bou Said que ses compagnons dont la présence imprègne encore les lieux.

De même, les méandres du village perché, du fameux Korsi Essolah à la demeure du Baron d’Erlanger, ont également retenu l’attention des lecteurs de Webdo.

Pour ne rien vous cacher, je visite souvent le village mystique et aime par-dessus tout en arpenter les ruelles. Nous sommes nombreux dans ce cas à venir parfois nous réfugier sous le manteau des saints, en quête de sublime ou simplement pour échapper à la grisaille.

C’est ainsi, dans cet état d’esprit, que lorsque je me rends à Sidi Bou Said, je ne manque jamais de visiter le palais Ennejma Ezzahra.

A mes yeux, ce lieu majestueux s’apparente à une de nos « zaouias », au mausolée d’un des nombreux marabouts dont les sépultures peuplent la colline.

La maison du baron serait dès lors une « zaouia » artistique, un lieu de vie et de mémoire au cœur duquel se sont succédé musiciens et poètes, artistes et intellectuels.

Pour moi, ici, dans les espaces de l’auguste demeure, c’est le second versant de la colline, le pendant parfait et idéal du sanctuaire vénérable du santon qui donne son nom au village.

J’ai de la sorte mes rituels et s’ils passent par une « ziara » devant la tombe de Sidi Bou Said, ils sont aussi recueillement à la mémoire de cet autre saint qui, à sa manière, lumineuse ou bariolée de bleu et blanc, représente aussi le génie immuable des lieux.

En marchant dans le village, je retrouve aussi, immanent, le souffle d’autres esprits, d’autres saints qui ont habité ces lieux. Je n’irai pas jusqu’à évoquer les gardiens du phare de Cap Carthage ou les guetteurs musulmans qui, de Sidi Abdelaziz à Sidi Dhrif, ont veillé sur ce rivage, scrutant le golfe tout en se prosternant dans la prière et la méditation.

Pourtant, ces bienveillants – ou mieux encore ces « bienveilleurs » – continuent à nous protéger. Dans notre langue, nous les nommons « salhin », ce qui souligne leur bienveillance, leur propension à la charité et au don de soi.

Ainsi, les gardiens actuels du phare ou les pèlerins d’une fatiha perpétuent des gestes immémoriaux, scrutent les mêmes horizons et vénèrent les mêmes mystiques.

A Sidi Bou Said, de nouveaux saints ont aussi leurs mausolées ou, plus simplement, enveloppent de leur grâce l’air que nous respirons et qui paraît plus léger, aérien comme le souligne l’étymologie.

Mes pas me mènent ainsi jusqu’à la demeure qu’habita de longues années Jellal Ben Abdallah. Une simple plaque signale sa présence en ces lieux et fait renaître tout un imaginaire.

Un peu plus loin, la maison adossée à la colline, à l’endroit exact où se sépare le golfe, fut habitée par Azeddine Alaia et abrite aujourd’hui un musée qui est consacré à ce créateur.

Là encore, je me projette dans l’espace virtuel d’une « zaouia », d’un sanctuaire où sacré et profane cohabitent dans la beauté des formes et des drapés.

Ici, des robes, des bustiers, des pantalons crées par Alaia tiennent lieu d’oriflammes et d’étendards du style. Dans le silence feutré et le jaillissement de la lumière, le regard se perd et se retrouve dans l’exubérance des couleurs.

Indéniablement, ce lieu invite à la réflexion, au rapport que l’esthétique entretient avec le sacré et à la permanence des icônes que sont les créateurs.

J’en regrette presque qu’il n’existe pas à Sidi Bou Said d’autres « zaouias » virtuelles qui soient dédiées à Loran Gaspard ou encore à Michel Foucault qui, eux-aussi, ont vécu sur cette colline à nulle autre pareille.

Avec une pensée pour Paul Valéry qui passa par ici en 1956, mes pas me mènent jusqu’au cimetière marin qui surplombe la falaise.

Dans le dédale des tombes, je retrouve celle de Azzedine Alaia, discrète, presque effacée, repassée à la chaux de l’éternité.

Le créateur est inhumé aux côtés de sa mère et de son frère cadet, dans la modestie qui sied aux plus grands, à la confluence des éléments.

Je reviens ensuite vers les ruelles et les venelles les plus intimes de Sidi Bou Said, rêvant à haute voix d’un projet artistique dans lequel je retracerais ces chemins symboliques et ferais renaître dans la déambulation des disciples cette aura des créateurs, cette auréole des nouveaux saints.

Mes pas me mèneraient alors partout, sur des chemins invisibles, à la rencontre des initiés, au chevet virtuel des nouveaux saints. Pas à pas comme pour une procession de tous les saints, une « kharja » symbolique sur le littoral des artistes, un moment suspendu que je dédierai bien sûr à Alaia, Ben Abdallah, Foucault, Gaspar et tous les autres…

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
  • Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
  • Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) LinkedIn
  • Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre) WhatsApp
Tags: guerre
Article précédent

Tunisie Telecom : Le point de vente Aouina 2 souffle sa première bougie

Article suivant

Environ 1029 cadres recrutés dans les nouvelles municipalités

Article suivant
Environ 1029 cadres recrutés dans les nouvelles municipalités

Environ 1029 cadres recrutés dans les nouvelles municipalités

Laisser un commentaire

Les plus récents

Le robot IA Grok suspendu temporairement après des propos sur un génocide à Gaza

Le robot IA Grok suspendu temporairement après des propos sur un génocide à Gaza

par Mohamed Fethi
13 août 2025

Tunisie : Najda.TN, un outil qui sauve des vies en cas d’urgence cardiaque

Tunisie : Najda.TN, un outil qui sauve des vies en cas d’urgence cardiaque

par Mohamed Fethi
13 août 2025

Alerte sanitaire en France : deux décès et plusieurs cas de listériose liés à des fromages

Alerte sanitaire en France : deux décès et plusieurs cas de listériose liés à des fromages

par Mohamed Fethi
13 août 2025

Sonia, la dompteuse du marbre

Sonia, la dompteuse du marbre

par Hatem Bourial
13 août 2025

Les plus consultés ( 72h )

Newsletter

Facebook Twitter Youtube RSS
webdo

Votre journal électronique de Tunis. Suivez toute l’actualité en Tunisie en temps réel : politique, société, culture, économie et plus encore. Webdo, une source fiable et indépendante au cœur de l’info.

Suivez-nous

Plan du site

  • Accueil
  • National
  • Divers
  • Régions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
  • International

Tags

Algérie ARP arrestation BCT Cinéma condamnation corruption Coupe du Monde Décès Etats-Unis Festival Festival de Cannes Film FMI football france Gaza Grève guerre Iran ISIE israël Italie justice Kais Saied Libye Ligue 1 mandat de dépôt migrants Migration météo Ons Jabeur Palestine Pluie Prison prix ramadan Sfax tennis Tourisme Tunis Tunisie Tunisie Telecom UE UGTT

© 2025 Webdo.tn Tous droits réservés. Réalisé par Itrend.

Logo Webdo
No Result
View All Result
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International

© 2025 Webdo.tn Tous droits réservés. Réalisé par Itrend.

Social Share Buttons and Icons powered by Ultimatelysocial