Cela faisait fort longtemps que le vin cacher se confondait en Tunisie avec le « Boukhobza », un rosé réputé quelque peu âpre.
Les juifs pratiquants se voyaient ainsi privés de vin autre que celui produit par cette marque connue pour l’excellence de sa distillerie de Boukha.
Cette anomalie vient d’être réparée grâce à une initiative du Domaine Shadrapa, qui se trouve à la Slouguia, dans le gouvernorat de Béja.
En effet, ce domaine sis sur les côteaux de la Medjerda commercialise un vin rosé nommé « Tiroush », élaboré sous la surveillance du grand rabbin de Tunisie, Haim Madar.
Estampillé conforme aux normes de la cacherout, ce vin produit en Tunisie et vendu dans des bouteilles aux étiquettes bilingues français-hébreu, nous renvoie à une époque pas si lointaine où le rabbinat accordait son label à certains commerçants qui respectaient les conditions requises pour la conformité aux exigences religieuses.
Pâtissiers, restaurateurs et autres enseignes bénéficiaient alors du label cacher à l’image de la Brasserie Suisse, Tantonville, Le Robinson et plus près de nous, le Club Jasmin et Mamy Lilly.
De même, les Naouri, Nathan et autres Victor étaient forts du même label cacher et, partant, de la confiance des clients pratiquants. Plusieurs bouchers comme par exemple Baiza et, dans le temps, Lilah bénéficient aussi de ce label.
Bravo au Domaine Shadrapa qui, désormais, offre un vin haut de gamme aux gourmets de la communauté juive tunisienne.
Un vin qui d’ailleurs devrait avoir toutes ses chances à l’export !