Verrons-nous bientôt des « kiss-ineurs » dans nos rues et sur nos places publiques ? La chose pourrait se produire puisque plusieurs voix, en réaction à cette anachronique affaire du baiser réprimé, appellent à des manifestations de ce type.
Afin de dĂ©noncer ces verdicts aussi absurdes que dĂ©mesurĂ©s, les gens s’embrasseraient en masse sur les places au risque d’improbables punitions collectives.
Kiss-in pour tous les couples et vive la libertĂ© de s’aimer! Car, certains baisers n’ont rien Ă voir avec l’impudeur ou l’indĂ©cence. Et leurs auteurs ne sauraient aller en prison pour des faits si Ă©loignĂ©s de la violence verbale et du vandalisme effrĂ©nĂ© qui dĂ©ferlent sur nous sans que nul ne sĂ©visse.C’est que nous avons une mentalitĂ© d’autruches qui dĂ©tournent leur regard de ce qui relève vraiment de l’infamie, pour nous acharner sur de simples amoureux.
Le baiser de toute la rĂ©pression qui nous guette a dĂ©jĂ pris des proportions universelles. La Tunisie est aujourd’hui la risĂ©e du monde entier Ă cause du zèle de certains agents de l’ordre qui, comme toujours, assermentĂ©s qu’ils sont, plaident l’outrage Ă magistrat pour se dĂ©filer.Car, au fond, dans ce baiser qui mène tout droit en prison, ce qui est rĂ©primĂ©, c’est la jeunesse, la joie et l’amour, ces valeurs fondamentales et salvatrices. Cette haine des jeunes (qui ne font que s’embrasser dans un pays aux horizons bouchĂ©s et c’est parfois tout ce qu’il leur reste) est trop diffuse pour ĂŞtre foncièrement honnĂŞte.
Cette haine va de pair avec toutes les formes d’homophobie et d’Ă©crasement de ce qui n’est pas conforme Ă une certaine morale et ses pesanteurs. Cette haine ne va pas de soi et elle-mĂŞme coupable de sĂ©vir au nom de lois auxquelles on tord le cou quand on le veut.
Qu’on libère ces jeunes et que cesse cette pantalonnade d’un autre âge !
